Sekoia, l’arbre qui unit la forêt
GEORGES BOSSERT, FREDDY MILESI
Georges Bossert, 37 ans, et Freddy Milesi, 42 ans, font partie de la première génération d’experts en cybersécurité formés dès l’origine pour cette spécialité récente. L’idée de créer Sekoia est « le résultat d’années de frustrations » dans leurs postes précédents. Exit les logiciels de sécurité fonctionnant chacun dans leur coin : Sekoia offre aux cyberdéfenseurs un tableau de bord clair, connecté à tous les outils de protection sur les serveurs, les postes de travail, les smartphones ou encore dans le cloud. « Le but est de ne plus laisser de zone d’ombre, de couvrir toutes les technologies qui font l’objet d’attaques », explique le directeur général
Freddy Milesi, formé en sécurité à l’université de Londres et en management à l’EM Montpellier et à l’Insead. «Le déploiement est simple, on se branche sur les équipements déjà présents », précise le directeur technique Georges Bossert, docteur en sécurité informatique (Centrale Supélec). « Nos moteurs de détection fonctionnent grâce au machine learning et à des signatures stockées dans nos bases de connaissance », ajoute celui qui participe chaque année aux rassemblements de la contre-culture, dont le Chaos Communication Congress de Hambourg. La promesse de Sekoia pourrait faire peur tant le marché regorge de mystérieux
boîtiers de cybersécurité présentés comme magiques. « C’est tout l’opposé d’une de ces boîtes noires, car les clients ont accès aux mécanismes internes de protection », assure Georges Bossert. L’ancien directeur de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information et grand pourfendeur de ces arnaques, Guillaume Poupard, siège d’ailleurs au conseil d’administration. Après avoir levé au total 45 millions d’euros, les deux cofondateurs sont aujourd’hui à la tête d’une entreprise de 100 salariés qui protège un million d’équipements de l’Otan, du ministère des Armées, d’EDF ou encore de la SNCF