Le Pays d'Auge (Édition Littoral)

Les petits lièves

Depuis 2 ans, on assiste à une recrudesce­nce de personnes qui nous apportent de très très petits lièvres souvent inférieurs à

150 grammes. Des petits lièvres récupérés soit en pleine nature, soit sur des pelouses de jardin.

On ne peut que louer les bonnes intentions des gens qui nous les apportent mais sauf en cas de danger immédiat, chats entre autres, il est préférable de les laisser là où ils sont, en y touchant le moins possible et en revenant le lendemain voir s’ils sont toujours là. En effet, la hase (la femelle du lièvre) qui fait ses petits à différents endroits à même le sol (et non dans un terrier comme les lapins de garenne) ne s’occupe de sa petits et ne les alète en général qu’une seule fois par jour, à la tombée de la nuit.

En ce qui me concerne fort de l’expérience des dernières années, j’ai eu il y a 5 semaines un monsieur qui m’a déposé deux petits de moins de 150 grammes trouvés sur sa pelouse au moment de la tonte. Du fait de la présence de chats a proximité, il a préféré les soustraire à ce milieu hostile et me les déposer.

Ils sont élevés au biberon 3 fois par jour, et récemment alors qu’ils sont sur paille dépoussiér­ée avec un apport de foin de crau (composé d’une vingtaine d’espèces fourragère­s naturelles), j’ai récemment introduit pissenlits, laitue, fanes de radis et petits granulés pour lapereaux.

Croisons les doigts ! Nous espérons les relâcher dans un lieu réserve de chasse, c’est-à-dire interdit à la chasse dans le mois qui vient.

■ Docteur François Grandcollo­t, vétérinair­e à Deauville, auteur des Carnets de Véto paru chez Kero.