Le Pays d'Auge (Édition Littoral)
Mobilisation au collège contre la réforme du choc des savoirs
Vendredi 24 mai, les parents d’élèves et les professeurs du collège Maurois, à Deauville, se mobilisent contre la réforme du choc des savoirs. Une « journée blanche » au cours de laquelle les professeurs invitent « les parents de nos collégiens à garder leur enfant chez eux et à venir manifester avec nous devant le collège » à 8 h 30.
« Nous nous opposons au tri de vos enfants »
Dans une lettre adressée aux parents d’élèves, ils rappellent : « À partir de la rentrée 2024, tous les cours de mathématiques et de français seront organisés en groupes de niveau pour tous les élèves de sixième et de cinquième. Cette organisation doit être étendue à la rentrée 2025 aux élèves de quatrième et de troisième, ce qui veut dire que vos enfants n’appartiendront plus à une classe, mais à un groupe pour un tiers de leur emploi du temps. Comme l’immense majorité des enseignants de France, nous nous opposons à ce tri de vos enfants». Et indiquent : « La recherche a montré depuis longtemps que cette mesure irait à l’encontre de l’objectif recherché d’améliorer l’efficacité de notre école en élevant le niveau général des élèves […] Avec cette réforme, on construit un collège à plusieurs vitesses, on fait reculer la mixité sociale, on nourrit une société du chacun pour soi ».
Rappelant leur attachement à la réussite de leurs élèves, ils poursuivent : «Nous savons de quoi nous parlons et avons une expertise pédagogique et didactique. Cette compétence est inscrite dans le Code de l’Éducation, tout comme l’est le principe d’autonomie pédagogique et éducative des établissements. Nous demandons le respect du Code de l’Éducation. Nous demandons à être écoutés, entendus dans notre refus de mise en oeuvre des groupes de niveau. D’autant que l’organisation de ces groupes doit se faire sans les moyens nécessaires, au risque d’une désorganisation profonde de notre collège, au risque d’une dégradation profonde des conditions de travail et d’apprentissage des élèves. Si nous refusons et refuserons de trier les élèves à la rentrée prochaine, dans le cadre de l’autonomie des établissements, nous avons proposé des solutions alternatives à la direction du collège comme le dédoublement des classes qui permet de travailler avec les élèves avec des effectifs réduits. La mise en place de groupes hétérogènes a été aussi proposée. Mais aucune de ces alternatives n’a été retenue à ce jour ».