Le Pays d'Auge (Édition Littoral)

Agression sexuelle sur une fillette de sa famille : 2 ans de prison avec sursis

Un homme de 78 ans a été condamné mardi à 2 ans de prison pour atteinte sexuelle sur une mineure à Saint-Martin-de-la-Lieue.

- • Christophe LEMOINE

Dimanche dernier le corps de Sébastien Le Pape avait retrouvé sans vie dans le bois du Breuil à Équemauvil­le près de Honfleur. La macabre découverte avait été faite peu avant midi lors d’une battue organisée par ses proches et à laquelle une centaine de personnes à participer.

Le chirurgie orthopédis­te et traumatolo­gue, âgé de 40 ans, qui exerçait au Havre, avait été aperçu pour la dernière fois le jeudi 4 avril au niveau d’une pharmacie de Honfleur. Sa femme avait donné l’alerte et lancé un appel sur les réseaux sociaux.

Une première battue avec l’aide de sa famille avait alors été organisée. Sa voiture a très vite été retrouvée au niveau du parking du bois du Breuil à Équemauvil­le. La police va alors mener des recherches dans ce secteur le samedi.

D’après nos confrères de Paris-Normandie, la veille de sa disparitio­n, à savoir le mercredi 3 avril, le père de deux enfants avait été mis en examen pour « viol aggravé » sur sa femme et placé sous contrôle judiciaire. « Elle avait déposé plainte contre son mari pour viol », a confirmé Joël Garrigue, le procureur de la République de Caen, à France 3 Normandie.

Une autopsie devait être réalisée pour déterminer les causes de la mort.

La fillette de 6 ans l’appelait papy. Un homme de 78 ans a été jugé mardi pour agression sexuelle par une personne ayant autorité sur la victime. Actuelleme­nt suivie par un psychiatre et sous antidépres­seurs, la plaignante âgée aujourd’hui de 28 ans a attendu plus de 20 ans pour relater les faits qui se sont déroulés à Saint-Martin-de-la-Lieue, au domicile de son grand-oncle par alliance, au cours de l’année 2001.

Dans la plainte qu’elle dépose le 4 mai 2021, elle dénonce les caresses à connotatio­n sexuelle et les attoucheme­nts qu’elle a subis pendant quelques jours de vacances passés chez lui, de même que sa tendance à se monter nu devant elle.

Les faits ont commencé un jour où elle se faisait bronzer vêtue d’un maillot de bain. L’homme allongé nu à côté d’elle l’a caressée sur le corps avec du feuillage, notamment sur ses parties intimes. À l’heure du bain, il s’est présenté à elle — encore nu — en sortant de la douche. Le soir, il a profité de lui faire un « bisou » pour lui caresser les fesses sous la couette.

« Un geste de grand-père »

Deux ou trois jours plus tard, la fillette racontait tout à son cousin et lui demandait si c’était « normal ». N’ayant obtenu aucune réponse, elle s’était confiée à sa mère. Celle-ci avait pris immédiatem­ent la décision de la retirer de chez son grandoncle et de rompre les liens familiaux qu’ils entretenai­ent jusqu’alors. « On m’avait dit qu’il n’y aurait pas de conséquenc­es », se souvient le prévenu.

Face aux juges, il reconnait avoir frotté une brindille ou une feuille uniquement sur le visage et sur le bras de la fillette : « Un geste de grand-père pour la réveiller. » En revanche, il conteste faroucheme­nt les autres accusation­s portées contre lui, notamment s’être présenté nu face à elle. « Ou alors, ça a été accidentel », lance-t-il, précisant qu’il avait l’habitude de vivre nu chez lui.

« Tous mythos »

Un témoin dira aux enquêteurs que tous ceux qui ont pu lui rendre visite l’ont vu « au moins une fois » dans son plus simple appareil. Une banalisati­on de la nudité dont il s’était expliqué lors de son audition : « Il vaut mieux voir quelqu’un de nu qu’un film porno ou regarder par le trou de la serrure. »

Comment explique-t-il les témoignage­s unanimes des membres de sa famille, de ses voisins et de ses amis le décrivant comme quelqu’un de « tactile » avec un comporteme­nt « hyper sexualisé » ? « Ils sont tous mythos », lâche-t-il sans détour.

Bien qu’aucun des enfants ayant évolué dans son entourage ne se soit plaint d’agression sexuelle de sa part, le représenta­nt du ministère public estime que le faisceau d’indices établit sa culpabilit­é.

Le prévenu dont le casier judiciaire était vierge est condamné à 2 ans de prison avec sursis. Le tribunal ordonne son inscriptio­n au fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infraction­s sexuelles (FIjais) et prononce son inéligibil­ité pendant 3 ans. Il devra verser 3000 € à la plaignante au titre de dommages et intérêt e 850 € pour ses frais d’avocat.

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