Le Pays d'Auge (Édition Littoral)

Des commerces aux salles de bain, l’artiste Tamazh expose son art coloré là où on ne l’attend pas

Ancienne travailleu­se dans le médical, l’Augeronne Nadia Millou alias Tamazh vit désormais de sa vie d’artiste. Elle met son art à portée de main, comme à la Bouquineri­e Gourmande à Pont-l’Évêque, ou dans des pièces de la maison que l’on n’attend pas.

- • Camille RUFFRAY

« Je veux apporter de l’art là où on ne l’attend pas.» Nadia Millou, alias Tamazh de son nom d’artiste, un clin d’oeil à ses origines berbères, expose ses toiles colorées à La Bouquineri­e Gourmande à Pont-l’Évêque jusqu’au 3 mars. L’Augeronne, basée dans la région de Lisieux, réalisera « une performanc­e » en peignant une oeuvre au coeur du salon de thé — librairie de seconde main, le samedi 3 février. Un moyen d’aller à la rencontre du public de manière originale, fil conducteur de son travail.

S’autoriser à passer du médical à l’art

Dans son ancienne vie profession­nelle, il y a encore quatre ans, cette quadragéna­ire gravitait dans le domaine paramédica­l. L’art n’était pour elle qu’un loisir. « J’ai toujours dessiné, ça a toujours été une passion, mais avant je croyais que c’était pour les autres. Je ne me l’autorisais pas», explique-t-elle.

Jusqu’à traverser l’épreuve de la maladie. « J’ai commencé à reproduire des peintures célèbres, des portraits auxquels je donnais d’immenses sourires. Finalement, c’est le mien que je peignais », se souvient-elle. Une épreuve qui lui permettra d’écouter la voix de sa vocation. « C’est là que la porte s’est ouverte, c’était une évidence. Il n’y avait aucune raison de ne pas m’engouffrer dans cette voie », raconte celle pour qui l’art est un moyen d’expression « plus fort que les mots ».

De l’art abstrait comme réaliste

S’autorisant enfin à se lancer, son talent fait mouche. « J’ai la chance de vivre de mon art », sourit-elle humblement. Qu’il s’agisse de peintures abstraites ou réalistes, on reconnait sa patte à son trait épais et souvent coloré. « Les couleurs sont de jolies lettres », image-t-elle.

Elle réalise tout aussi bien des portraits et des nus, que des tableaux non figuratifs. « Au salon de thé, le Saint-Honoré, je présente mes toiles de personnage­s colorés, utilisés pour exprimer certains de mes domaines de prédilecti­on comme la nature. » Des petits bonhommes colorés entremêlés qui forment aujourd’hui son identité d’artiste. « À 14 ans, je les représenta­is déjà. Finalement ils étaient déjà là, ils n’attendaien­t qu’à naître ! »

Des toiles et de la crédence

Si l’artiste expose dans des galeries ou lieux dédiés, elle apprécie tout particuliè­rement de mettre son oeuvre à portée de main, là où on ne l’attend pas, et notamment des commerces. «Ce sont des lieux tous publics, ça rend l’art accessible. On prendre le temps de s’installer, de manger, de boire, on a tout le temps d’observer les oeuvres et de les comprendre », détaille-t-elle.

Dans cette optique, elle réalise aussi des oeuvres en verre trempé et crédence, qui se retrouvent principale­ment dans des cuisines ou des salles de bain. L’artiste Tamazh a développé ce concept pour que ses oeuvres s’adaptent à tous les lieux, et pas seulement aux murs des pièces à vivre. « C’est personnali­sé et sur-mesure. Je réalise tout à la demande du client, je me déplace chez lui et m’adapte aux goûts, aux couleurs… », précise celle qui troque alors ses pinceaux pour les outils numériques. Ces créations naissent à l’écran avant d’être matérialis­ées dans le réel, après impression dans la région caennaise. Qu’importe le support ou le sujet, Tamazh dit mettre « toute son âme » dans ses oeuvres.

■ Plus d’infos sur @tamazh sur Instagram et Nadia Millou sur Facebook. Exposition à la Bouquineri­e Gourmande, rue de la Croix-Brisée à Pontl’Évêque jusqu’au 3 mars, rencontre-performanc­e le 3 février. Elle expose aussi à la Bonne Table à Villers-surMer.

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