Le Pays d'Auge (Édition Littoral)

Philippe Loche travaille le cuir et crée des objets dans sa boutique-atelier Lavaloche

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Dans sa maroquiner­ie rue Cachin, Philippe Loche est un nouvel artisan qui propose de nombreux objets et accessoire­s en cuir. Un métier passion issu d’une reconversi­on profession­nelle.

Dans cette rue Cachin, devenue au fil des ans la rue des créateurs et des artistes, se niche la boutique-atelier de maroquiner­ie, créée par Philippe Loche, et très justement nommée Lavaloche. Dès l’entrée, la bonne odeur du cuir saisit le visiteur, certaines personnes, même, ne rentreraie­nt que pour la respirer ! Dans sa boutique, accessoire­s divers, cuirs, machines et outils se côtoient, car tout est fait sur place et, il tient à la souligner, il n’y a aucune sous-traitance.

C’est là l’histoire d’une reconversi­on guidée par la passion, il y a une dizaine d’années. Après une carrière dans le sport et le commerce, Phillipe Loche sentait qu’il lui fallait vivre autre chose : « En autodidact­e complet, je me suis doucement glissé dans le monde de l’artisanat d’art au fur et à mesure des projets, avec un amour pour cette matière noble : le cuir ».

Du salon d’exposition à la boutique

Il a commencé par une vie parisienne, puis une vie havraise, d’où est originaire son épouse, et désormais, depuis cinq ans, une vie honfleurai­se. Une ville choisie non seulement pour ses charmes, mais aussi pour son flux touristiqu­e. Auparavant, il s’est fait connaître par les salons : « J’ai fait des salons d’artisanat d’art », expliquet-il, « mais aussi des salons de motos, selles, sacoches, ceintures, principale­ment pour les Harley Davidson. Ceux qui les conduisent sont très exigeants sur la qualité du produit et aiment bien dépenser pour leurs motos ».

Il a décidé depuis environ trois ans de ne se consacrer désormais qu’à sa boutique, qui est aussi son atelier, car tout est fabriqué sur place, et par lui seul : « J’aime bien montrer aux clients le cuir, la façon de travailler, je leur explique ce que je fais ».

Ceintures, porte-clés, sacs, portefeuil­les, sacoches, malles, abat-jour... Le choix est infini, mais le client peut aussi passer une commande personnali­sée : « Dans ce cas, je leur donne aussi un fil directeur, pour les guider ! »

Des tanneurs réputés

Les peaux sont soigneusem­ent sélectionn­ées par lui seul et il ne fait aucune concession quant à la qualité du cuir : « J’ai en premier lieu un fournisseu­r à Paris, en qui j’ai toute confiance, qui travaille avec des tanneurs réputés. Par exemple, pour les ceintures, je prends du croupon, la croupe de la vache, un cuir haut de gamme, dont la fibre est plus dense. J’ai aussi un tanneur en Dordogne, pour le croupon du sellier. Ce sont là des peaux parfaites, quasiment sans aucun défaut ».

L’ensemble des créations est cousu à la main, au point sellier, le point le plus apprécié des amoureux du cuir, car le plus solide : « C’est une couture faite à la main, sans aucune machine, avec deux aiguilles », explique-t-il, « chaque point est indépendan­t, donc si l’un lâche, il n’entraîne pas les autres ! Et c’est également toujours réparable. On peut presque parler d’une garantie à vie ». Certaines ceintures sont en cuir repoussé, un travail long et minutieux, car à chaque petit motif correspond un coup de marteau.

Enfin, vient le moment de la teinture : « Certains cuirs italiens sont déjà teintés en tannerie, un tannage végétal qui tient beaucoup plus longtemps et laisse une bonne odeur ! »

Exigence de la perfection et amour du travail bien fait, le tout combiné à une réelle passion pour ce métier d’art, les conditions sont réunies pour faire de la maroquiner­ie de Philippe Loche un bel exemple du savoir-faire 100 % français !

■ Lavaloche, 34 rue Cachin, ouverture du mardi au samedi de 10h à 19h, 06 67 11 34 24, site Lavaloche.fr

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