Le Pays d'Auge (Édition Littoral)
En proposant un véritable marathon culturel, un début d’année place sous le signe du sport aux Franciscaines
Aux Franciscaines, à quelques mois des Jeux olympiques, le début de l’année 2024 sera placé sous le signe du sport. Au menu de ces 4 mois d’entraînement : des expositions, des rencontres et des spectacles, pour lier les arts et les sports.
« Quand on voit le nombre de rendez-vous proposés en quatre mois, c’est un vrai marathon », sourit Cyril Le Boulaire, directeur culturel des Franciscaines.
En cette année olympique, le lieu culturel deauvillais ne pouvait pas faire autrement que parler sport. «Deauville est labellisée Terre de jeux, on est labellisé Olympiade culturelle, la ville va accueillir la flamme paralympique : cela faisait beaucoup de bonnes raisons de proposer une programmation faisant la part belle au lien entre les arts et les sports ».
Le geste sportif s’expose
Pour décliner ce thème sportif, plusieurs expositions seront proposées. À commencer dès le 27 janvier, par celle intitulée «Le sport : pour la beauté du geste ». Sous le commissariat de Thierry Grillet, cette exposition « propose une analyse du geste sportif, pour sa beauté », présente Annie MadetVache, directrice du musée. Une exposition où « tout le monde va y trouver son compte, de l’amateur d’art à celui qui aime le sport ».
Cette exposition révèlera « cette esthétique du geste » à travers huit disciplines sportives : le tennis, le foot, le rugby, la boxe, le saut en hauteur, le plongeon, le tir à l’arc et la course. Une exposition qui «met en évidence l’aller-retour entre sport et culture, deux mondes qui s’enrichissent constamment l’un l’autre », précise l’équipe des Franciscaines. Pour cela, elle rassemblera une soixantaine d’oeuvres d’art, d’images documentaires, de maquettes et de photographies issues notamment des collections de l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (Insep) et des fonds du journal L’Équipe. Des oeuvres d’art classique ou contemporain qui seront réunies sur les deux étages du musée Hambourg.
Le sport sera au menu d’une autre exposition qui s’installera également aux Franciscaines à partir du 25 mai. Celle-ci explorera «la passion dévorante d’André Hambourg pour le sport ». Activités en plein air sur la plage, sportifs s’élançant en mer pour des régates, épreuves d’escrime, courses hippiques ou courses à pied : ce parcours présentera une sélection de peintures, dessins et croquis réalisés dans l’environnement proche du peintre. «Comme il a été peintre de la Marine, on verra aussi des oeuvres réalisées par exemple sur le porte-hélicoptère Jeanne d’Arc », ajoute la directrice du musée.
S’initier aux danses hip hop
Avec l’envie de « créer des rendez-vous », le directeur culturel a programmé un temps fort autour du breakdance qui fait partie des nouvelles disciplines aux Jeux olympiques. Pour cela, l’équipe des Franciscaines a invité le Collectif Faire-e qui dirige le Centre chorégraphique national de Rennes. « Ce collectif réunit la fine fleure de la danse hip hop internationale, commente Cyril Le Boulaire. Il y a les meilleurs danseurs des quatre coins de France, mais aussi de Londres, de Belgique et de Suisse ».
Ce temps fort se déroulera le 1er mars en deux temps, en proposant d’abord le workshop Le Dancing, un moment collectif et participatif. « C’est un atelier où les participants viennent s’initier aux différentes danses hip hop proposées comme le freestyle, le break, le voguing… L’esprit est très bienveillant, on peut venir comme on est, l’idée c’est surtout de partager un moment convivial autour des cultures urbaines avec des danseurs de haut vol ». Le soir, le spectacle Wild Cat chorégraphié par Saïdo Lehlouh, l’un des fondateurs du collectif, sera proposé aux Franciscaines. « C’est un spectacle de b-boy, l’ancêtre du break, dont le mouvement rappelle celui d’un chat ».
Des rendez-vous autour du sport
Le fil rouge du sport sera décliné dans de multiples rendez-vous autour du sport. Notamment le 31 mars, avec le spectacle-performance Le Tir Sacré de Marine Colard, où un duo de danseuses explore les liens entre le geste et le commentaire sportif. « Ce sont deux danseuses incroyables qui s’inspirent des postures athlétiques et réussissent le pari de réunir humour et danse contemporaine, souligne le directeur culturel des Franciscaines. Elles parodient les commentateurs sportifs dans tout ce qu’ils ont d’excessif, de caricatural. C’est très drôle ».
D’autres rencontres en lien avec la thématique sportive complèteront cette programmation comme celle consacrée à « l’invention du corps sportif » par l’historien Georges Vigarello (28 janvier), une autre sur le sport et la politique par Marc Bourhis, le directeur général de la communauté de communes Coeur Côte fleurie (17 février) et une autre encore sur « Deauville, terre de sports » par Yves Aublet (11 mai). « On aura aussi une conférence par Rakajoo (16 mars, ndlr), boxeur et artiste qui fait des choses incroyables », annonce Annie Madet-Vache.
Sans oublier une rencontre entre la cavalière de dressage en lice pour les JO de Paris Maxime Collard et le cavalier de 80 ans François Lucas (11 février), une conférence sur l’histoire des sports équestres par Martine Anstett (21 avril), une conférence-goûter pour les enfants « Drôles de sports » (9 mai) et une autre pour les adultes « C’est pas du sport ! » (10 mai). Les Franciscaines… à fond la forme !