Le Pays d'Auge (Édition Littoral)
L’artiste David Godichaud expose à la galerie La Moulière de Villerville
Jusqu’au 8 janvier, David Godichaud expose au sein de la Galerie La Moulière, quelquesunes de ses photographies argentiques prises au cours d’un périple que le Villervillais a réalisé en Inde en 2005.
En 2005, David Godichaud, qui pratique la photographie depuis son plus jeune âge, s’achète l’appareil de ses rêves, le dernier modèle argentique moyen format produit par Hasselbald avec lequel il souhaite faire un voyage « pour tester ma vocation de photographe », explique-t-il. En effet, après un cursus en « maths sup/maths spé», le temps était venu de savoir s’il allait, ou non se consacrer à l’art qui le passionne.
L’inde, une dimension iconique
Lors de ses études, David Godichaud avait lu Un barbare en Asie, le livre d’Henri Michaux. Un carnet de voyage écrit à l’occasion de son voyage en Asie en 1931, paru en 1933. L’écrivain y décrit ses impressions concernant les différents pays qu’il traverse, leurs habitants et leurs cultures. Il évoque, sur un ton humoristique, les différences culturelles existant entre ces populations et celles d’Europe occidentale. Parmi les pays évoqués, il y a l’Inde. Et cette lecture donne à David, l’envie de voyager à travers la plus grande démocratie au monde. « Je voulais me confronter à l’excès de réalité de ce continent, à la beauté de ses paysages, au mystère de ses pratiques religieuses, à ses visages fascinants », explique-t-il.
Pendant six mois, ses journées sont organisées autour de la photographie de manière à voir ce qu’il pouvait rapporter comme images. Ainsi, du matin au soir, en se reposant aux heures les plus chaudes de la journée, il parcourt l’Inde, empruntant les transports en commun, du Nord au Sud et d’Est en Ouest. Calcutta, Bombay, Bénarès, Pondichéry… au total près de 17000 kilomètres parcourus.
Et ce d’autant plus que, lorsqu’il est rentré de ce périple, il a montré ses clichés à des photographes qui l’ont encouragé à poursuivre.
Concomitamment au festival Planches Contact de Deauville, l’exposition présente, jusqu’au 8 janvier, une vingtaine de photographies ; ses premières compositions architecturales, figuratives, allégoriques réalisées de l’Assam au Rajasthan, des contreforts du Népal au Tamil Nadu.
Il s’agit uniquement de tirages argentiques noir et blanc qui, pour la majorité d’entre eux, ont été réalisés par David lui-même. Ces exemplaires virés dans un bain de sélénium permettent de ressentir pleinement le moment de la prise de vue. C’est « une grosse qualité de tirage », indique-t-il.
Jusqu’en 2018, David a continué à voyager trois à cinq mois par an pour s’adonner à la photographie de rue : en Europe, en Afrique, aux Amériques, en Océanie et bien sûr en Asie. Des photographies essentiellement destinées à la presse que David donne à voir dans sa galerie au fil des expositions. Il a même l’intention, par la suite, d’en faire des livres.
■ Jusqu’au 8 janvier, Galerie La moulière — 4 rue Foch, 14113 Villerville