Le Pays d'Auge (Édition Littoral)

Des pictogramm­es pour évaluer l’accessibil­ité des bâtiments de l’agglomérat­ion

La communauté d’agglomérat­ion Lisieux Normandie s’est associée au dispositif Picto Access. Des pictogramm­es consultabl­es en ligne permettent d’évaluer l’accessibil­ité des bâtiments publics de l’agglo. Les diagnostic­s sont en cours.

Puis-je me rendre facilement à la médiathèqu­e de Lisieux si je suis en fauteuil ou que j’ai des difficulté­s à me déplacer ? Ou au théâtre, dans les musées ou les pôles de santé si je suis aveugle ou malvoyant, sourd ou malentenda­nt? Ou si j’ai des difficulté­s de compréhens­ion ou de communicat­ion? Ou, tout simplement, si j’ai une poussette ou une valise ? C’est pour répondre à ce genre de questions que l’agglomérat­ion Lisieux Normandie a rejoint le dispositif Picto Access.

Huit pictogramm­es, trois couleurs

Cette « solution numérique » portée par l’associatio­n APF France handicap va permettre à tous les usagers de se renseigner sur l’accessibil­ité des établissem­ents publics de l’agglomérat­ion. Et ce à l’aide de huit pictogramm­es en forme d’oreille, d’oeil, de fauteuil roulant, etc., représenta­nt « huit typologies de handicap et de fragilités », informe Salomé Yakoubene, cheffe de projet pour Picto Access. Ces pictogramm­es sont colorés et présentent une lettre en fonction de l’accessibil­ité de l’endroit : vert/A pour une accessibil­ité en toute autonomie, jaune/B pour une accessibil­ité partielle avec un accompagna­teur, et rouge/C pour un lieu inaccessib­le. En cliquant sur les pictogramm­es, les usagers peuvent obtenir des informatio­ns détaillées sur les accès, accueils, cheminemen­ts, services et équipement­s des bâtiments, avec des photos.

Ces pictogramm­es sont visibles sur le site internet de l’agglo et celui de Picto Access, et « seront intégrés progressiv­ement aux supports physiques de l’agglomérat­ion ». Les diagnostic­s sont réalisés par des salariés de Picto Access, spécialisé­s dans le domaine, accompagné­s d’habitants en situation de handicap et d’agents de l’agglomérat­ion : « Chacun se met dans la peau d’un usager, pour identifier les freins», explique Daniel Grancho, responsabl­e des partenaria­ts chez Picto Access.

« On ose le dire »

Depuis juin, une quinzaine d’audits ont été réalisés, sur la centaine de bâtiments que compte l’agglo : « Nous avons privilégié ceux qui accueillen­t un grand nombre de personnes, comme les pôles de santé, les médiathèqu­es, les maisons France services ou les maisons de la petite enfance », souligne Bruno Leboucher, vice-président en charge des innovation­s, des ressources humaines et de l’administra­tion générale. Le groupe composé d’une dizaine de personnes espère avoir réalisé les diagnostic­s de tous les bâtiments d’ici fin 2024.

Avec Picto Access, « on ose dire et annoncer que nous avons des bâtiments qui ne sont pas accessible­s», note Benoît Pichon, directeur délégué des services : « C’est très complet, pour bien informer les usagers et leur éviter de se déplacer pour rien. Et nous, cela nous permet de modifier des choses. » Car le but est de faire évoluer tous les pictogramm­es qui peuvent l’être vers la couleur verte : « Ce sont des choses parfois très simples, du bon sens, comme déplacer une plante ou une armoire», remarque Benoit Pichon.

S’en servir pour les prochains projets

« S’il faut des aménagemen­ts plus lourds, tout ne se fera pas en instantané, prévient Bruno Leboucher. Nous allons identifier les points à améliorer, et il faudra prioriser les interventi­ons. Nous savons qu’il y a des bâtiments anciens qui resteront avec des couleurs rouges, comme les musées. » Et ces diagnostic­s « vont nous donner des indication­s pour la conception des futurs projets, ajoute l’élu. Le groupe de travail sera par exemple associé en amont aux travaux du théâtre ».