Le Figaro Sport

JO Paris 2024 : Tamberi, Nadal, Saito... ces athlètes étrangers qui ont raté leurs Jeux olympiques

- Pierrick Moniot

Pas une réussite pour tous. Si les Jeux ont fait le bonheur de beaucoup, certains athlètes ne repartent pas avec de bons souvenirs de leur expérience parisienne. Gianmarco Tamberi, le malade (pas) imaginaire

La tuile. Champion olympique en titre avec le qatari Mutaz Essa Barshim en 2021, à Tokyo, l’Italien Gianmarco Tamberi voulait remettre ça à Paris. Titré à Rome lors de championna­t d’Europe 2024, le mois dernier, avec une barre à 2.37m, le show-man italien n’a pu (réellement) se donner en spectacle au Stade de France. La faute à des coliques néphrétiqu­es (douleurs paroxystiq­ues, violentes, spontanées ou provoquées de la fosse lombaire allant vers les organes génitaux) apparues le jour de la finale, samedi.

Le sauteur transalpin a été hospitalis­é dans la journée avant de finalement concourir le soir-même. «Je viens d’être emmené aux urgences en ambulance après avoir vomi du sang à deux reprises», écrivait-il sur Instagram. Pas de miracle sur la piste violette du Stade de France. Le porte-drapeau italien lors de la cérémonie d’ouverture s’arrête à 2.22m et termine avant-dernier de sa finale.

Son grand ami Barshim, lui, prend la médaille de bronze. Battu par l’Américain McEwen et le Néo-Zélandais Kerr, champion olympique. Hasard de l’histoire, les deux premiers auraient pu se partager la médaille d’or olympique, comme Barshim et Tamberi en 2021, mais McEwen n’a pas voulu. Résultat, il a été coiffé par Kerr, seul médaillé d’or du saut en hauteur à Paris.

Rafael Nadal, un dernier rendez-vous manqué ?

Un échec mesuré. À 38 ans et au crépuscule de sa carrière, Rafael Nadal a réussi son pari, celui de s’aligner en simple et en double, aux côtés d’Alcaraz, au sein de ces Jeux olympiques de Paris 2024. Il a même fait une apparition inattendue lors de la cérémonie d’ouverture, en étant parmi les derniers relayeurs de la flamme olympique proche de la tour Eiffel. Mais physiqueme­nt, le taureau de Manacor n’a pas tenu. Après un premier tour déjà compliqué contre Marton Fucsovics, joueur classé au-delà de la 80ᵉ place mondiale (6-1, 4-6, 6-4), Nadal n’a eu aucune chance au deuxième tour face à son grand rival de toujours, Novak Djokovic (6-1, 6-4).

Un duel magnifique auparavant, qui a tourné court cette fois-ci et qui a rappelé que le Majorquin n’est plus capable de ses prouesses d’antan. La déception vient aussi du double. Aligné avec Alcaraz, «Rafa» a été sorti en quarts de finale face à la

paire américaine Krajicek/Ram, experte du double et médaillée d’argent. Reparti sans breloque, «Rafa» est presque sorti des Jeux olympiques sans faire de bruit ni d’apparition.

Coco Gauff, la malédictio­n de la porte-drapeau

Si Lebron James, l’autre porte-drapeau de la délégation américaine pendant la cérémonie d’ouverture, a assuré le show en décrochant l’or olympique avec Team USA, Coco Gauff, elle, est reparti avec des larmes et zéro médaille. Alignée en simple, doubles dames et double mixtes, l’Américaine de 20 ans est tombée à chaque fois. D’abord, au 3e tour en simple, face à Donna Vekic (7-6, 6-2), puis avec sa coéquipièr­e Jessica Pegula face à la paire tchèque Noskova/Muchova (2-6, 6-4, 105) au deuxième tour et enfin avec Taylor Fritz, en quart de finale, face aux Canadiens Auger-Aliassime et Dabrowski (7-6, 3-6, 10-8).

«Je pourrais rester assis ici pendant des heures à parler de toutes les personnes cool que j’ai rencontrée­s aux Jeux Olympiques. J’ai finalement pris une photo avec Rafa Nadal. Je n’ai pas posté la photo, mais j’aurais probableme­nt dû le faire… J’ai aussi finalement pris une photo avec Andy Murray, ce que j’avais toujours voulu lui demander», avait-elle tenté de positiver en évoquant son expérience olympique. Dans quatre ans, à Los Angeles, nul doute qu’à 24 ans et forte de sa douloureus­e olympiade parisienne, elle saura être en mesure de se rattraper.

Tatsuru Saito, le héros malheureux

Il est devenu le chouchou des Français malgré lui. Le Japonais, de 22 ans, fils du double champion olympique (1984 et 1988), Hitoshi Saito, voulait marcher dans les traces de son père. Grand espoir nippon, il a été celui que Teddy Riner a battu deux fois lors de la finale par équipes pour donner le titre olympique à la France.

En larmes sur le podium, il avait été acclamé par l’Arena Champ-de-Mars avant d’écrire sur les réseaux sociaux «avoir l’impression de ne pas pouvoir retourner au Japon» après un «résultat aussi pathétique». Teddy Riner l’avait alors soutenu affirmant avoir été «impression­né par sa combativit­é et sa déterminat­ion».

Les malheurs avaient commencé bien plus tôt pour le jeune japonais. Grand espoir de médaille pour la délégation japonaise en individuel, il termine au pied du podium après deux défaites consécutiv­es contre le Coréen Kim Min-jong, en demi-finale, et l’Ouzbekh Alisher Yusupov pour la médaille de bronze. Lui aussi, il faudra le suivre en 2028, où il a déjà lancé un défi à Teddy Riner.

Eliud Kipchoge, la (presque) quarantain­e s’est sentie

La légende n’a pas réussi son défi. Celui de prendre un troisième or olympique d’affilée après 2016 et 2021.

Eliud Kipochge, vu comme l’un des favoris pour le marathon Paris 2024, ne l’a même pas terminé. Épuisé au trentième kilomètre d’un marathon parisien exigeant et voyant ses chances de médailles s’évaporer au fil des foulées, le Kényan a été finalement ramené par la voiture-balai.

«C'est mon pire marathon. Je n'avais jamais abandonné. C'est la vie, j'ai été mis KO, tel un boxeur. J'ai déjà gagné, terminé 2e, 10e, 5e, là, j'abandonne, c'est ainsi», a-t-il confié à la fin de la course. «C'était comme un combat de boxe. Après cinq mois de camp d'entraîneme­nt, vous pouvez être mis KO au bout de deux secondes. Mais la vie continue», C’est finalement l’Éthiopien Tamirat Tola qui a remporté la médaille d’or en 2h06, loin de l’ancien record du monde de Kipchoge en 2h01, battu par Kelvin Kiptum en 2023, (2h00).

Le duo perdant hollandais Van der Poel/Vollering

Deux favoris, deux courses et deux désillusio­ns…Sur la course sur route masculine, Mathieu van de Poel semblait être le concurrent le plus crédible à la victoire finale avec le Belge Remco Evenepoel. Si ce dernier a été le plus fort en domptant les routes parisienne­s, van der Poel, lui, a terminé douzième de la course, laissant les Français briller à l’avant. Pourtant, comme évoqué, avant la course, le tracé était presque fait pour lui, mais il avait choisi de ne pas le reconnaîtr­e, à l’inverse de son concurrent belge. «Je ne vois pas l’intérêt de faire ça comme ça, nous ferons la montée de Montmartre plusieurs fois dans la course et je le verrai directemen­t làbas», avait-il tenté de justifier. Pari manqué.

Demi Vollering, vainqueur du Tour d’Espagne 2024 et du dernier Tour de France 2023, n’a pas réussi à tenir son statut de favorite pour la course sur route des Jeux olympiques. La Néerlandai­se, qui pourrait décrocher un deuxième Tour de France en deux éditions, a terminé 34ᵉ à 5 minutes de la gagnante américaine Kristen Faulkner.

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REUTERS / Violeta Santos Moura / REUTERS / Hannah McKay / REUTERS / Kim Kyung-Hoon Rafael Nadal (à gauche), Gianmarco Tamberi (au centre) et Tatsuru Saito (à droite). 

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