Le Figaro Sport

BahVillema­gne, boxeur français transgenre, combattra un homme à Marseille en juillet

- Sébastien Ferreira

Maho Bah-Villemagne est officielle­ment devenu le premier boxeur français transgenre, après avoir reçu une licence masculine de la FFB en mai dernier.

Il croyait que «ça prendrait des années» avant de recevoir sa licence masculine le 10 mai dernier, de la part de la Fédération française de boxe (FFB). Maho Bah-Villemagne est ainsi devenu officielle­ment le premier boxeur français transgenre, à l'âge de 30 ans, après une carrière chez les femmes marquée par un titre de championne de France militaire (novembre 2022) et une défaite en finale des championna­ts de France amateurs des -52 kg (décembre 2022).

Comme il le raconte à L'Équipe , Bah-Villemagne pensait «rester dans le placard très longtemps», la faute à ce sport qu'il aime tant. «J'étais prêt à rester "elle" pour continuer à boxer. Mais c'était de plus en plus dur, j'ai compris que je n'y arriverais pas et qu'il fallait que j'assume ma transition», raconte le natif d’Hyères (Var). Il a écrit à la procureure de la République du Tribunal de Grande Instance de Marseille en juillet 2023. «Changer la mention de sexe sur ma carte d'identité devient de l'ordre de la survie, car chaque fois que je dois sortir mes papiers, j'en fais une crise d'angoisse», écrivait le boxeur.

«Hyper bien accueilli» par le monde de la boxe

Bah-Villemagne, informatic­ien au centre épidémiolo­gique de santé publique des armées, a reçu une réponse positive en début d'année 2024. Puis c'est la FFB qui a accepté sa demande de licence masculine. Sa carrière féminine derrière lui (12 victoires, 15 défaites), il combattra un homme pour la première fois le 6 juillet à Marseille.

«La boxe m'a accueilli hyper bien. Sauf les anonymes sur les réseaux sociaux. J'ai reçu plein de messages d'encouragem­ent de boxeurs, d'entraîneur­s. C'est le plus important pour moi», savoure pour L’Équipe celui qui a entamé un traitement hormonal dans le cadre de sa transition, sans dépasser un certain taux afin que cela ne soit pas considéré comme du dopage.

Avant de transition­ner («j'ai eu une mammectomi­e en juillet 2023»), Maho BahVillema­gne s'entraînait déjà avec des hommes. Depuis, ils ne retiennent plus leurs coups. «Je frappe maintenant plus fort. Parce que je suis un traitement aux hormones, mais aussi parce que je me sens mieux, plus à l'aise en étant moi. Ça me donne la niaque.»

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NICOLAS TUCAT / AFP Maho Bah-Villemagne à l’entraîneme­nt à Marseille en mai 2024.

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