Tennis: Germain Roesch, soutien déçu de Moretton, candidat à la présidence de la FFT
Germain Roesch, président de la puissante ligue Ile-deFrance, a annoncé mercredi à l'AFP sa candidature à l'élection du président de la Fédération française de tennis (FFT), contre le sortant Gilles Moretton qu'il avait soutenu mais qui l'a déçu.
S'il reconnaît être proche de M. Moretton sur nombre de questions de fond, et notamment la place fondamentale des clubs, Germain Roesch, qui a pris la tête de l'association «Les clubs! Au coeur de notre engagement», dénonce la façon de diriger du président actuel. «Au niveau de l'esprit, il y avait d'excellentes choses. Par contre, sa mise en oeuvre, non. Et je souhaite que le Comité exécutif devienne une entité d'échange, de débat, donc en fait une gouvernance participative, coopérative, sereine également, parce qu'on est très loin d'avoir un climat serein au sein de ce Comex», a expliqué M. Roesch. «À partir du moment où vous n'êtes pas dans le camp du président, malheureusement, vos remarques, vos propositions, vos préconisations sont déconsidérées. Et c'est au départ la raison pour laquelle j'ai pris mes distances», a-t-il ajouté. «L'élément déclencheur a été l'épisode du déménagement du Rolex Paris Master de Bercy à la Défense Arena, donc ça remonte à novembre 2023. Le Paris Masters est né à Bercy il y a 37 ans, et pour prendre ce type de décision il était important que l'ensemble des membres du Comex puissent donner leur avis, plutôt que d'écouter et de regarder des tableaux comparatifs présentés par le président et sa directrice générale. Est-ce que le déménagement était inévitable ? Est-ce que la Défense Arena est l'unique solution pour nous permettre de conserver le classement ATP 1000 ? Je ne sais pas, parce qu'on n'a pas pu comparer point par point les projets. J'ai demandé que les trois projets soient auditionnés, ce que nous n'avons absolument pas eu.»
Agé de 65 ans, marié et père de deux enfants, Germain Roesch a eu une carrière de dirigeant d'entreprises internationales. Estimant que le président de la FFT doit plus tenir du «manager» que de l'ancien champion, Germain Roesch articule son programme sur trois grands «piliers»: «développement, des pratiques et des clubs, formation, des enseignants et des dirigeants, sportif». En ce qui concerne le développement, Roesch entend lancer au plus vite un «audit» de tous les clubs pour déterminer les «carences» auxquelles il faudrait remédier. Pour le sportif, il entend revoir «de fond en comble la façon dont fonctionne la Direction technique nationale (DTN)». Là aussi, il estime que la DTN doit piloter des techniciens et donc être dirigée par un «manager». Pour la formation, il souhaite notamment étudier la création d'un diplôme fédéral pour mieux coller aux besoins évolutif des clubs. «L'état d'esprit qui m'anime, c'est de considérer que ce Comité exécutif peut être avant tout une instance démocratique, coopérative. J'ai eu beaucoup, j'en suis fier, de succès à la tête des entreprises que j'ai dirigées. C'est parce que j'ai réussi à m'entourer de personnes qui cumulaient des expertises, des expériences, et qui contribuaient souvent en se mettant en contradiction des objectifs que je définissais. Et ça, je ne le ressens plus depuis un bout de temps au sein du Comex de la FFT. On est très loin d'avoir un climat serein. Ces élus sont soit respectés, soit maltraités. A partir du moment où vous n'êtes pas dans le camp du président, vos remarques, vos propositions, vos préconisations sont déconsidérées.»
L'élection du président de la FFT débutera en septembre: les présidents de clubs compteront pour la moitié des voix et les dirigeants de Ligues et de Comités pour la seconde. Le scrutin se terminera lors de l'Assemblée générale élective du 14 décembre 2024.