Le Figaro Sport

Autriche-France : Nez de Mbappé, Thuram décevant, Rabiot-Kanté délicieux... Coups de coeur et coups de griffe

- Baptiste Desprez, Christophe Remise

Retrouvez ce qui a plu et déplu à nos envoyés spéciaux en Allemagne lors de la victoire des Bleus contre l'Autriche (0-1).

Envoyés spéciaux à Düsseldorf

COUPS DE COEUR

Un bloc équipe siglé Deschamps

Six matches, six victoires pour lancer un tournoi internatio­nal. Qui dit mieux ? À ce niveau-là, ce n'est plus un hasard. Depuis 2014, les équipes de Deschamps réussissen­t, au moins sur le plan comptable, leur entrée en matière. Ce fut encore le cas lundi soir contre l'Autriche (0-1). Si tout n'a pas été parfait, loin de là (animation offensive, efficacité, liant chez les trois de devant), l'équipe de France a laissé entrevoir ce qui fait sa force. Sérieux, applicatio­n et solidité. Cela ne vous assure pas de remporter la compétitio­n, mais ces ingrédient­s, s'ils vous accompagne­nt durant toute la campagne, peuvent vous laisser croire à tout. À l'image d'un Maignan rassurant, d'une défense solide et d'un bloc équipe obligatoir­e quand on rêve d'aller loin dans une compétitio­n internatio­nale. » LIRE AUSSI - Euro 2024 : fracture du nez confirmée, Kylian Mbappé regagne le camp de base de l'équipe de France

Rabiot-Kanté, la classe

Il fallait tenter et Deschamps n'a pas hésité. On comprend pourquoi. Entre Adrien Rabiot qui n'avait plus joué depuis le 20 mai avec la Juventus et N'Golo Kanté qui débarquait d'Arabie saoudite après deux ans loin des Bleus, c'était un pari. Brillammen­t réussi tant le duo a régné dans les débats et sur l'entrejeu lundi soir face à des Autrichien­s asphyxiés. Avec son volume de jeu et son agressivit­é, Kanté a donné l'impression de n'être jamais parti. Avec sa classe, sa propension à jaillir, avec ou sans ballon, Rabiot a resplendi. Ces deuxlà ont pris date pour la suite. Dès vendredi contre les Pays-Bas. » LIRE AUSSI - Les notes des Bleus contre l'Autriche : Kanté partout, Mbappé décisif… mais maladroit et touché

Les supporters tricolores au niveau de l'événement

«Et ils sont où les Autrichien­s», ont chanté les supporters tricolores, chambreurs, avant le coup d'envoi de cet Autriche-France. Chambreurs, mais en feu aussi. On attendait environ 12.000 fans français, contre 20.000 Autrichien­s. Les Tricolores ont largement tenu leur rang. Surtout, l'ambiance était au rendez-vous pour ce premier match de l'équipe de France. Ambiance bon enfant, chaude. Tout ce qu'on aime. Après une saison encore marquée par les affronteme­nts dans les stades français, on apprécie à sa juste valeur ce genre de soirée en tribunes.

COUPS DE GRIFFE

Mbappé, un gros «bémol»...

«Dans une soirée qui est réussie puisqu'on a gagné, c'est un petit bémol», grince Jules Koundé. Un gros bémol en fait. Kylian Mbappé s’est empalé sur l’épaule du défenseur autrichien de Lens Kevin Danso. Nez fracturé. Selon nos informatio­ns, «KM» manquera tout le premier tour de l’Euro. Après cette victoire inaugurale, et avec des matches face aux Pays-Bas et à la Pologne à suivre, les Bleus peuvent très bien imaginer accéder aux 8es de finale sans le nouvel attaquant du Real Madrid. Pour remporter l’Euro, ce sera plus dur... «Des idées de masque», s’amuse l’intéressé, sur X (ancienneme­nt Twitter). À noter que Mbappé n’avait pas brillé par sa réussite avant ce coup dur, lui qui a notamment manqué l’occasion de faire le break et tuer le suspense en seconde période. Sale soirée sur tous les plans pour le capitaine des Bleus. Mais ça aurait pu être pire... «Inquiet ? Non, ce n'est pas grand-chose, c'est un guerrier, ça ira», lance Adrien Rabiot.

Thuram doit faire (beaucoup) plus

Dans la volonté de décharger son capitaine du travail défensif, Didier Deschamps fait confiance au récent champion d'Italie. S'il répond aux attentes dans les taches obscures, se démenant pour bloquer le couloir gauche, ne se cachant jamais dans les replis, Marcus Thuram peine à se montrer tranchant devant. La faute à une trop grande débauche d'énergie en défense ? Pas impossible. Emprunté dans ses gestes, ses courses et ses choix, il ne s'avance pas (encore) comme une menace malgré des permutatio­ns avec Mbappé. Avec la concurrenc­e sur le banc (Barcola, Coman, voire Giroud ou Kolo Muani), il a intérêt à changer de braquet.

» LIRE AUSSI - AutricheFr­ance : en vidéo, l’improbable but contre son camp de Wöber après un bon travail de Mbappé

Des Bleus en panne de réalisme

On a évoqué le cas Thuram, les ratés de Mbappé aussi. On pourrait parler d’une frappe toute molle de Koundé, du manque de précision d’Ousmane Dembélé, du peu de réussite de Giroud en fin de match... «On aurait pu se mettre à l'abbri avant, on a manqué de réussite, de promptitud­e, mais l'important est de se créer les occasions. On a été solide défensivem­ent et en se créant des occasions comme ça, ça laisse beaucoup d'espoir pour la suite de la compétitio­n. Il faudra les mettre au fond. Il y a beaucoup de positif même si on aurait pu aggraver le score»,résume Giroud. Koundé confirme : «On a eu pas mal d'occasions et on se serait simplifié la fin de match en marquant au moins un deuxième but mais l'important est d'avoir généré ces occasions. On espère qu'elles finiront au fond lors du prochain match». Ce sera vendredi, à Leipzig.

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Bernadett Szabo / REUTERS Kylian Mbappé lundi soir contre l'Autriche.

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