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PSG-Reims : le bonbon d'Agbadou, Paris en roue libre… Coups de coeur et coups de griffe

- Christophe Remise

DÉCRYPTAGE - Au-delà du résultat final, découvrez ce qui a retenu l'attention de notre journalist­e lors de la rencontre PSG-Reims (2-2), dimanche aprèsmidi, au Parc des Princes.

COUPS DE COEUR

Reims avait les crocs

Fidèle à sa philosophi­e de jeu, Will Still n'était pas venu en victime expiatoire au Parc des Princes, loin s'en faut. Le coach rémois a demandé à ses joueurs «d'être positifs, proactifs, on voulait continuer à pousser». Et ça s'est vu. Le premier but, c'est exactement ça, avec un pressing haut qui a payé. «Il y a eu des prestation­s individuel­les intéressan­tes et une prestation collective assez aboutie», résume-t-il, satisfait du contenu lors de ce match. Et d'ajouter, à la question de savoir si ce PSG était prenable ce dimanche (2-2 score final) : «Oui... Il y a une tête à la fin, une ou deux frappes... Peut-être que si on avait été un peu plus juste ou calme au ballon sur les moments de transition, il n'y aurait pas eu autant de déchet technique et on aurait pu l'emporter... Mais on grandit, on apprend, on avance. On va retenir le positif.» Il y en a beaucoup.

Zaïre-Emery, «le présent et l'avenir» du club

Quitte à parler des bons points parisiens sur le plan individuel, on parlerait plutôt de Gonçalo Ramos devant (voir par ailleurs) et Danilo Pereira, derrière. Warren Zaïre-Emery n'a toutefois pas démérité, même si on peut lui reprocher un trop grand nombre de duels perdus, comme mardi lors de la victoire face à la Real Sociedad (2-1). Une chose est sûre : l'internatio­nal tricolore (1 sél., 1 but) de tout juste 18 ans représente «le présent et l'avenir» du Paris Saint-Germain. Ce n'est pas notre évaluation, mais celle du Collectif Ultras Paris, qui a également créé un drapeau à l'effigie du natif de Montreuil. La cote de Kylian Mbappé, acclamé lors de son entrée en jeu et même lorsqu'il est parti s'échauffer, est encore élevée. Mais ZaïreEmery a déjà une place de choix dans le coeur des supporters, c'est clair. À noter que le titi parisien devrait figurer dans la liste de Didier Deschamps jeudi selon TF1.

Le bonbon d'Agbadou

Plutôt agréable à suivre sans atteindre des sommets en matière d'intensité, ce PSGReims a été marqué par un coup d'éclat, un coup d'oeil magistral. En fin de première période, le défenseur de Reims Emmanuel Agbadou a réalisé une ouverture en forme de bonbon pour Oumar Diakité, cassant deux lignes et mettant l'internatio­nal ivoirien, buteur et passeur ce dimanche, sur orbite. Le fruit du hasard ? Pas forcément. «Travaillé ? Oui, dans le sens où cet appel entre les deux centraux parisiens, c'est quelque chose qu'on avait identifié. C'est bien. Mais il a essayé un peu trop souvent de le faire par la suite... On va corriger cela»,a glissé Will Still après la rencontre. En attendant, il s'agissait d'une passe lumineuse. À noter que le tacle du Parisien Danilo sur Diakité en fin de première période était tout aussi savoureux, dans un autre registre.

Ramos marque des points

Clairement, Gonçalo Ramos n'est pas la première option aux yeux de Luis Enrique. Recruté pour 80 M€ bonus compris l'été dernier, l'attaquant portugais a mangé son pain noir. Il parvient désormais à disposer d'un temps de jeu respectabl­e… quand son entraîneur fait tourner, notamment en raison de la gestion du cas Mbappé. Temps de jeu qu'il met généraleme­nt à profit pour briller. Ça n'a pas été le cas à Monaco (0-0), mais Ramos a fait plus que le boulot dimanche, avec un but, presque deux, sans parler du reste, son goût pour l'effort, les déviations… Sa deuxième période n'a pas été au niveau de la première. Le bilan reste positif. «Ce n'était pas facile pour lui (ces derniers temps), il ne joue pas souvent, constate son compatriot­e Danilo Pereira. Il y a beaucoup de concurrenc­e en attaque... Mais quand il joue, il se donne à fond. Maintenant, avec des buts, ça permet de gagner en confiance.»

COUPS DE GRIFFE

Paris en roue libre

«C'est parfois compliqué de trouver la motivation pour un match de championna­t juste après la C1», disait Luis Enrique avant PSG-Reims. Et ça s'est vu dimanche… Le coach espagnol avait pourtant opéré un large turnover (6 changement­s dans le 11), mais ça n'a pas suffi. Cueillis à froid sur une erreur signée Achraf Hakimi (voir ci-dessous), les Parisiens ont eu le mérite de hausser le ton pendant le reste de la première demi-heure. Assez pour reprendre l'avantage. On a un temps pensé que les Rémois pourraient même prendre une valise. Le dernier quart d'heure de la première période était toutefois beaucoup plus équilibré et Reims a même égalisé, profitant d'un alignement douteux de la défense. Après le repos, l'arrière-garde champenois­e n'a finalement pas beaucoup été mise à contributi­on. Will Still a «serré les fesses» en fin de partie, avec les entrées de Kylian Mbappé, Ousmane Dembélé et Randal Kolo Muani, mais Reims a tenu. Paris aurait pu l'emporter mais il aurait fallu en mettre plus, faire mieux, être plus… concerné. Il y a la Coupe de France mercredi. Ceci explique en partie cela.

Hakimi, retard à l'allumage

C'était l'heure de la sieste pour Achraf Hakimi. Pas aussi influent qu'à l'accoutumée au Pays basque en Ligue des champions, l'internatio­nal marocain a débuté son match par une incroyable bévue dimanche, face à Reims. Passif, il se fait manger par Oumar Diakité sur l'action du premier but rémois. Il n'a eu de cesse que de se rattraper par la suite, en en faisant souvent un peu trop. Au final, Hakimi n'a pas été à la hauteur de ce qu'on est en droit d'attendre de lui, c'est clair. À noter que c'est sur l'un de ses corners que le PSG a égalisé, avec le but contre son camp de Yunis Abdelhamid.

Barcola, semaine à oublier

On vous parlait de la surprise du chef Bradley Barcola avant Real Sociedad-PSG. L'ancien Lyonnais a choisi de nous faire mentir, avec une semaine à oublier sur le plan individuel. Peu en vue dans un rôle d'ailier droit à Saint-Sébastien, lui qui évolue régulièrem­ent à gauche à Paris, il avait été remplacé à la pause. De nouveau titulaire mais à gauche cette fois, Barcola a erré comme une âme en peine lors du premier acte face à Reims. Plus agressif en début de seconde période, il s'est vite éteint et n'a pas eu de réussite. Un jour sans pour l'internatio­nal Espoirs. Une semaine sans. Cela ne remet pas en cause sa belle première saison parisienne, évidemment, mais c'est un fait.

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Federico Pestellini / Panoramic / Federico Pestellini / AFP / FRANCK FIFE Emmanuel Agbadou a réalisé un fort joli geste face à un petit PSG.

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