IMMUABLE “LAC”
Pourquoi le Ballet de l’Opéra de Paris fait-il toujours salle comble, aussi bien quand il danse des oeuvres contemporaines que quand il reprend celles du répertoire, comme en ce début d’été avec
Le Lac des cygnes ?
Tout simplement parce que tout ce qu’il fait est sublimement dansé. La France a la chance d’avoir une des meilleures compagnies du monde, et celle-ci le prouve dans cette reprise de la version Noureev du ballet. Trois heures de danse ininterrompue. Malgré un décor sans intérêt, la compagnie excelle aussi bien dans les ensembles – et ceux des filles des actes II et IV sont inouïs – que dans la batterie pour les garçons, dans les pas de deux… Bref, un niveau incroyable de justesse qui épouse toutes les nuances de la musique aux airs si populaires de Tchaïkovski, dirigée avec brio par le chef estonien Vello Pähn à la tête de l’orchestre de l’Opéra. Plusieurs distributions se succèdent. À l’ouverture de cette série de spectacles, nous l’avons vu avec Sae Eun Park dans le rôle d’Odette, tout en finesse et en prodiges techniques. Paul Marque, dans le rôle du prince, semble danser au ralenti même quand il s’élève dans les airs avec des sauts incroyables et une immense pureté du geste. Enfin, Pablo Legasa, dans le rôle difficile de Rothbart, répond parfaitement aux deux difficultés de cette partition : la composition d’acteur et la technique de la danse. L’auteur de cette chronique a vu pour Le Figaro Magazine des dizaines de « Lacs » : celui-ci tient le haut du podium. À preuve : le public lui fait un réel triomphe ! Autre très beau spectacle à l’affiche en ce moment : BarbeBleue, de Pina Bausch. Opéra de Paris, jusqu’au 14 juillet.