Les utilisateurs européens de l’iPhone vont pouvoir supprimer l’App Store
Apple va désormais permettre aux utilisateurs de ses smartphones et tablettes dans l’Union européenne de supprimer les applications de la marque installées par défaut sur ses appareils, comme l’App Store ou le navigateur Safari, afin de se conformer aux nouvelles règles de concurrence de l’UE.
Contourner l’App Store pour télécharger des applications sur son iPhone via d’autres plateformes relève de la mission presque impossible. Pour y pallier, Apple va autoriser la suppression des applications de sa marque installées par défaut sur ses appareils mobiles, comme l’App Store ou le navigateur Safari.
Sous la pression de Bruxelles
La marque à la pomme évitera ainsi surtout d’écoper d’une amende de Bruxelles allant jusqu’à 10% de son chiffre d’affaires mondial, soit plus de 30 milliards d’euros sur la base des ventes de l’an dernier - et même jusqu’à 20% en cas d’infraction répétée.
« Les règles de l’App Store enfreignent le DMA, elles empêchent les développeurs d’applications d’orienter les consommateurs vers des canaux de distribution alternatifs pour des offres et du contenu », a estimé Bruxelles dans un « avis préliminaire » en juin, après une enquête.
Fin juillet, le gendarme de la concurrence espagnol annonçait aussi avoir ouvert une enquête à l’encontre d’Apple, portant sur les conditions commerciales imposées aux développeurs qui proposent des applications via sa plateforme Apple Store.
Acculé, le groupe californien avait promis le mois dernier de faire les changements nécessaires pour se conformer au DMA, un nouveau règlement introduit pour protéger l’émergence et
Les utilisateurs européens de l’iPhone vont pouvoir supprimer l’App Store
la croissance de start-up en Europe et offrir plus de choix aux consommateurs.
« Les applications App Store, Messages, Camera, Photos et Safari pourront être supprimées pour les utilisateurs de l’UE », a indiqué Apple sur une page web d’aide aux développeurs.
« Seules les applications Réglages et Téléphone ne pourront pas être supprimées ». Les utilisateurs européens d’iPhone ou d’iPad pourront en outre gérer les paramètres par défaut des navigateurs, de la messagerie, des appels téléphoniques et d’autres fonctions, selon Apple. Depuis l’entrée en vigueur du règlement sur les marchés numériques (DMA) il y a un an, Apple et les autorités européennes sont engagées dans un bras de fer rythmé par des procédures et des menaces.
Les navigateurs alternatifs acceptés sous conditions
Apple a longtemps défendu son écosystème fermé au nom de la sécurité, affirmant que l’ouvrir serait l’exposer au risque d’infiltration par des programmes piégés, compromettant la confidentialité des données des utilisateurs.
« Afin d’assurer la sécurité des utilisateurs en ligne, Apple n’autorisera les développeurs à proposer des navigateurs alternatifs qu’après avoir rempli des critères spécifiques et s’être engagé à respecter un certain nombre d’exigences en matière de confidentialité et de sécurité », a précisé la société dans son message à l’intention des développeurs.
Une concession sur le Vieux Continent par Apple qui n’a pas été mise en oeuvre ailleurs dans le monde. La Commission européenne semble déterminée à aller de l’avant et à s’assurer qu’aucune composante de la sphère numérique - y compris l’intelligence artificielle - ne soit épargnée par la vigilance des régulateurs au sein de l’UE.
« Le DMA nous obligeait à offrir de nouvelles fonctionnalités aux développeurs de l’UE », a déclaré vendredi dernier Apple dans un communiqué à l’AFP. « Nous avons travaillé pour les rendre aussi simples que possible pour les utilisateurs tout en essayant de protéger leur vie privée et leur sécurité. »
Le retour de Fortnite (Epic Games) sur iOS et Androïd
De nombreuses entreprises, comme Epic Games (Fortnite) et Spotify, luttent depuis des années contre l’écosystème d’Apple, qui oblige les éditeurs d’applications à passer par l’App Store, et donc à verser une commission à Apple.
Epic Games a pu lancer vendredi 16 août son magasin d’applications mobiles sur les appareils Android dans le monde et sur les iPhone et iPad en Europe, permettant aux utilisateurs de s’affranchir des interfaces de Google et d’Apple.
« Nous sommes très heureux de lancer nos jeux sur iOS et Android grâce à la nouvelle loi européenne », a affirmé le patron d’Epic, Tim Sweeney, lors d’une conférence de presse depuis ses locaux en Suède.
« Oui, les gamers, l’Europe c’est plus de liberté et de choix ! », a réagi sur X le commissaire européen au numérique Thierry Breton.
Vidéo youtube: https://twitter.com/ThierryBreton/status/1824434433065148587?ref_src=twsrc%5Etfw
Epic dénonçait la semaine dernière un processus « long et de piètre qualité » pour installer sa boutique, « avec de nombreuses étapes, des paramétrages peu clairs à effectuer » et l’apparition de messages d’informations qui, selon l’entreprise, peuvent effrayer les consommateurs.