Alimentation : le Français Laurent Freixe prend les reines du géant Nestlé
Laurent Freixe, qui a rejoint Nestlé France en 1986, prendra ses nouvelles fonctions de directeur général dès le 1er septembre. Selon le communiqué d’annonce du groupe, ce haut cadre a, comme fait d’armes notable, d’avoir su gérer « avec succès la Zone Europe pendant la crise financière et économique, de 2008 à 2014 ».
[ Article publié jeudi 22 août 2024 à 19h53, mis à jour vendredi 23 août à 11H40] Nouvelle tête pour diriger le géant de l’alimentation Nestlé, et cette fois-ci, elle est de nationalité française. Ce jeudi, le groupe a ainsi annoncé la nomination de Laurent Freixe en tant que directeur général, à partir du 1er septembre. Le haut cadre succède à Mark Schneider, qui quitte la société.
« Le Conseil d’administration de Nestlé a nommé Laurent Freixe, actuellement CEO (directeur général, ndlr) de la Zone Amérique latine (LATAM), en tant que CEO de Nestlé S.A., à compter du 1er septembre », a indiqué le groupe suisse dans un communiqué, ajoutant sans donner de détail, que « Mark Schneider quitte la société ». Le communiqué indique par ailleurs que Mark Schneider « a renoncé à ses fonctions d’administrateur délégué et de membre du conseil d’administration ».
Ce vendredi, le conseil d’administration est revenu sur la nomination de Laurent Freixe. « Je conçois que ce remaniement puisse surprendre beaucoup d’entre vous, mais nous avons convenu que le moment est venu pour un changement », a expliqué le président du conseil d’administration de Nestlé, Paul Bulcke, devant des investisseurs.
Et d’ajouter : « Qu’est-ce qui a changé si soudainement ? Les situations sont différentes, les qualités nécessaires aussi », a justifié Paul Bulcke. « Mark [Schneider] a fait du bon boulot, mais je crois que Laurent [Freixe] » et ses 38 années d’ex
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périence dans le groupe « est parfaitement aligné avec la stratégie. »
Une annonce qui n’a pas rassuré les marchés, l’action perdant un peu plus de 2% vers 11H15 (heure de Paris).
Jusque-là DG de la zone Amérique latine
Laurent Freixe, qui a rejoint Nestlé France en 1986, avant de gérer « avec succès la Zone Europe pendant la crise financière et économique, de 2008 à 2014 », selon le communiqué.
Né en 1962, le haut cadre a ensuite pris la direction de la zone Amériques. Suite à la création de la nouvelle structure de zones de Nestlé en 2022, il a été nommé CEO de la Zone Amérique latine.
« Il y aura toujours des défis à relever, mais nos atouts sont incomparables », a souligné Laurent Freixe, affirmant que son « objectif sera de positionner Nestlé stratégiquement pour être leader dans tous les marchés et catégories où nous opérons ».
Nestlé salue le travail de son ancien directeur général
« Diriger Nestlé au cours des huit dernières années a été un privilège pour moi. Je suis fier de ce que nous avons accompli, en transformant Nestlé en une entreprise résiliente, innovante et pérenne », a exprimé Mark Schneider, cité dans le communiqué.
Selon Nestlé, il « a activement façonné le portefeuille de l’entreprise, en accord avec la stratégie de Nestlé et en mettant l’accent sur des catégories à forte croissance telles que le café, les produits de soins pour animaux de compagnie et les produits de santé nutritionnelle ».
Le groupe actuellement dans une phase compliquée
Cette annonce intervient environ un mois après que le groupe, basé en Suisse, a abaissé sa prévision de croissance pour ses ventes en 2024 face à un tassement rapide des prix au premier semestre et à la pression sur les consommateurs, en quête de produits moins chers.
Pour remonter la pente, le nouveau CEO a fait part de sa stratégie ce vendredi : « La priorité sera donnée à la croissance organique et aux gains de parts de marché », a-t-il affirmé. Et « tout commence par renforcer la confiance en Nestlé », a-t-il ajouté.
Pour ce faire, Laurent Freixe compte bien profiter d’une « gestion efficace des coûts » pour investir, notamment pour « soutenir les marques » du groupe, parmi lesquelles Nespresso.
L’action Nestlé est de son côté sous pression depuis le scandale des traitements appliqués aux eaux minérales en France et en Suisse, et la publication d’un rapport de l’ONG suisse Public Eye concernant le sucre ajouté dans les aliments pour bébé dans les pays à faibles revenus.