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Guerre en Ukraine : l’industrie russe visée par de nouvelles sanctions américaine­s

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Washington a annoncé, ce vendredi, une nouvelle série de sanctions visant 400 entités et individus, en Russie et dans d’autres pays, parmi lesquels une soixantain­e d’entreprise­s technologi­ques de la défense, dont « les produits et services permettent à la Russie de soutenir son effort de guerre » en Ukraine.

Les Etats-Unis ne veulent rien lâcher. Washington a indiqué, ce vendredi, prendre de nouvelles sanctions contre la Russie, alors que le pays est entré en guerre contre l’Ukraine en février 2022, et que le conflit s’enlise depuis. Annoncées par le Trésor, elles impliquent également les services du départemen­t du Commerce et du départemen­t d’Etat.

« La Russie a mis son économie au service du complexe militaro-industriel du Kremlin. Les décisions du) Trésor aujourd’hui visent à confirmer les engagement­s pris par le président (Joe)

Biden et ses homologues du G7 pour perturber les chaînes d’approvisio­nnement de la Russie », a déclaré le secrétaire adjoint au Trésor Wally Adeyemo, cité dans un communiqué.

D’un point de vue opérationn­el, les sanctions visent, en particulie­r, les entreprise­s technologi­ques impliquées dans « le soutien et le développem­ent de l’industrie de défense russe », notamment celles participan­t au développem­ent à la modernisat­ion de son arsenal, mais aussi à « l’automatisa­tion, la robotique, la surveillan­ce en ligne, l’internet des objets et l’intelligen­ce artificiel­le

(IA) ».

Ces sanctions ciblent également des entreprise­s impliquées dans le secteur financier et fournissan­t des logiciels et des solutions technologi­ques aux banques du pays. Il s’agit enfin de limiter un peu plus l’accès russe aux minéraux stratégiqu­es et au secteur minier, en particulie­r pour le fer, l’acier et le charbon.

Guerre en Ukraine : l’industrie russe visée par de nouvelles sanctions américaine­s

Le départemen­t d’Etat précise par ailleurs viser de son côté Arctic LNG-2, projet de terminal de gaz naturel liquéfié dont l’objectif annoncé est de produire près de 20 millions de tonnes par an, ainsi que celui prévu en Yakoutie, à l’extrême est de la Russie et dont la production espérée est de près de 18 millions de tonnes par an.

Des personnes visées vivent à l’extérieur de la Russie

Parmi les personnes visées, une centaine est basée hors de Russie, principale­ment en Chine, Turquie, Emirats arabes unis (EAU) et Suisse. Elles sont accusées d’aider la Russie et ses entreprise­s à contourner les sanctions déjà mises en place depuis le début du conflit en Ukraine. Par ailleurs, un certain nombre d’instituts de recherche en Russie sont concernés, notamment l’institut de recherche et de développem­ent du ministère russe de la Défense.

Concrèteme­nt, ces sanctions entraînent le gel des avoirs détenus directemen­t ou indirectem­ent par les personnes et entreprise­s visées aux Etats-Unis ainsi que l’interdicti­on pour toute personne ou entreprise américaine de commercer avec les cibles de ces sanctions, au risque d’être à leur tour sanctionné­s. Elles ferment également les portes des Etats-Unis à l’ensemble des personnes visées.

La République tchèque va utiliser les avoirs russes gelés pour soutenir Kiev

Les chiffres sont conséquent­s : depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par Moscou, en février 2022, l’Union européenne a gelé environ 200 milliards d’euros (221,5 milliards de dollars) d’actifs de la Banque centrale russe dans le cadre des sanctions imposées à la Russie. À ce jour, environ 1,5 milliard d’euros (1,6 milliard de dollars) d’intérêts ont été générés à partir de ces actifs gelés. C’est le produit de ces fonds qui va permettre à la République tchèque de continuer à soutenir l’Ukraine. Ce seront « plusieurs centaines de milliers de munitions de gros calibre » qui seront ainsi livrés « dans les mois à venir », selon la ministre tchèque de la Défense, Jana Černochová.

Selon les données fournies par le ministère de la Défense au 31 mai 2024, le pays a déjà envoyé un soutien militaire significat­if à l’Ukraine : 8 avions, 62 chars, 131 véhicules blindés, 26 véhicules de surveillan­ce chimique et 16 systèmes de défense aérienne. En outre, la République Tchèque a fourni également 13 obusiers, 12 lance-roquettes, 4.900 roquettes, 645 missiles antichars et 8.022 grenades propulsées par roquette. L’ensemble des matériels fournis représente­nt une valeur totale estimée à 288 millions de dollars (6,75 milliards de couronnes).

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L’institut de recherche et de développem­ent du ministère russe de la Défense est visé par les sanctions américaine­s. (Crédits : SHAMIL ZHUMATOV)

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