Le tunnel de la Croix- Rousse
Large de plus de 10 mètres, le tunnel de la Croix- Rousse relie l’est à l’ouest de l’agglomération lyonnaise. Il accueille aujourd’hui voitures, bus, vélos et piétons à 80 mètres sous la colline.
Le projet est lancé en 1845 pour accueillir une voie ferroviaire sous la colline de la Croix- Rousse, mais avec l’apparition de l’automobile et l’augmentation du trafic en centre- ville, il faut trouver un moyen de désengorger efficacement le périmètre Terreaux- Bellecour.
Dans les années 1930, les 12 routes nationales qui aboutissent à Lyon ne se rejoignent que dans ce petit périmètre à cause de la topographie de la ville, dessinée par les collines de Fourvière et de la Croix- Rousse. C’est pourquoi en 1937 les ingénieurs Lucien Chadenson et Antoine Thiollière proposent le projet d’une voie routière.
Neuf ans de travaux. Les travaux débutent en 1939 et le gros oeuvre, en l’occurrence le percement du tunnel, dure neuf ans. Plus de 125 000 kilos d’explosifs sont utilisés et environ 300 ouvriers sont mobilisés pour creuser et évacuer près de 400 000 m ³ de pierres. Ces déblais sont récupérés pour l’empierrement de l’avenue Jean- Mermoz qui s’étend dans le 8e arrondissement.
Au début des années 1950, les travaux d’aménagement des équipements et de la voirie peuvent enfin commencer. Et l’ouvrage est inauguré le 19 avril 1952 par le maire de Lyon de l’époque, Édouard Herriot.
S’il demeure un véritable succès, 50 ans plus tard, le tunnel commence à montrer ses limites et doit être rénové. Dès 2005, des rénovations sont envisagées en raison d’un niveau de sécurité insuffisant, en partie lié à sa lourde vétusté. Les travaux commencent en 2009 et le tunnel est à nouveau ouvert à la circulation le 5 décembre 2013. Il conserve quatre voies de circulation : deux dans le sens Rhône- Saône, et deux dans le sens Saône- Rhône, et peut accueillir jusqu’à 4 000 véhicules par heure.
En parallèle, en 2007, le Grand Lyon accepte le percement d’un second tunnel qui accueillera piétons, vélos et transports en commun. En 2023, plus de 1,4 million de trajets en vélo ont été enregistrés sous ce nouveau tunnel qui relie la rive gauche de la Saône et la rive droite du Rhône, soit trois fois plus qu’en 2016.