La Tribune de Lyon

Sandrine Runel, surprise du chef pour les socialiste­s

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Peu de personnes auraient parié sur l’adjointe aux Affaires sociales de Grégory Doucet dans une circonscri­ption dévolue historique­ment à la droite et qu’elle qualifiait elle- même « d’ingagnable » . Pourtant, Sandrine Runel, associée au Nouveau Front populaire, l’a fait. À 45 ans, cette figure de l’antenne locale du Parti socialiste devient la nouvelle députée de la 4e circonscri­ption du Rhône.

Son engagement politique débute en 2002, alors qu’elle est encore étudiante en droit et sciences politiques à Montpellie­r. En 2005, diplômes en poche, la Nîmoise d’origine pose ses valises à Lyon ( elle vit aujourd’hui dans le 3e arrondisse­ment). En parallèle de son poste de directrice régionale des acteurs de la solidarité, elle décroche ses premiers mandats en 2008 en s’associant à la liste de Gérard Collomb. Conseillèr­e générale du Rhône et élue du 7e arrondisse­ment, Sandrine Runel bascule ensuite dans le 8e arrondisse­ment comme adjointe au maire ( 2014- 2020). Conseillèr­e métropolit­aine depuis 2015, elle travaille dans des structures dédiées à l’hébergemen­t d’urgence, puis à l’Ofpra à Paris, avant d’accéder à son poste actuel à la direction régionale du Travail. « Le combat de ma vie, c’est la lutte contre la pauvreté et la précarité » , souligne la brune aux yeux bleus, mère de trois enfants.

En 2017, Sandrine Runel assiste à l’arrêt de mort de la gauche locale dont la grande majorité rejoint le mouvement initié par Emmanuel Macron. Elle résiste, avec une poignée, sous l’étiquette socialiste. « Je suis profondéme­nt de gauche, je n’ai jamais cru à cet entre- deux ni de droite ni de gauche » , réaffirme celle qui est devenue, ce dimanche 7 juillet, la première députée socialiste du Rhône depuis près de sept ans, et la seule du départemen­t pour cette lég islature. « Le parti a beaucoup souffert à Lyon. La ville a été le berceau de la macronie, et en partie, le tombeau du PS. C’est une fierté d’avoir conservé ses valeurs et de voir que ça finit par payer. »

Tête de liste pour les Municipale­s 2020 sous la bannière gauche unie, elle ne récolte que 7 % des suffrages, et se range du côté de Grégory Doucet avant d’être nommée adjointe aux Affaires sociales dans l’exécutif des Verts. Présidente de la commission Développem­ent solidaire et action sociale à la Métropole, Sandrine Runel quittera toutes ses fonctions pour se consacrer à une chose : son mandat de députée. « Ça va être difficile, mais c’est une responsabi­lité immense et une chance unique qui nous incombent » , conclut- elle, juste avant de sauter dans un train, direction la capitale.

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