La Tribune de Lyon

La maison Henri IV

Montée Saint- Barthélemy, face à la gare Saint- Paul, est érigée une somptueuse bâtisse, la maison Henri IV, souvent appelée à tort hôtel Paterin.

- ENZO CALDERON

ituée au 4 rue Juiverie, cette somptueuse demeure construite en 1610 avait été baptisée maison Henri IV. Si la légende raconte que le roi de France y a séjourné, aucune trace écrite ne l’atteste. Parmi ses propriétai­res se sont succédé les Bullioud, Audebert, François Grollier, Claude Poculot, et la famille Clapeyron au XVIIIe siècle. Jusqu’alors constituée de quatre murs, la bâtisse perd sa façade ouest qui longe la montée Saint- Barthélemy en 1863. Un chantier supervisé par l’architecte lyonnais Pierre Martin. Trente- sept ans plus tard, en 1900, c’est le mur nord qui est détruit afin d’élargir la rue et permettre la constructi­on de la gare du funiculair­e qui reliait Saint- Paul au cimetière de Loyasse, autrement

Sappelé la ficelle des morts ( fermée en décembre 1937). Et c’est donc à cette date que l’intérieur de la Maison Henri IV est révélé aux Lyonnais. Visible depuis la montée Saint- Barthélemy, la bâtisse offre à voir un grand escalier Renaissanc­e, des galeries d’arcades et le buste du roi de France, installé dans une niche de la façade lors des travaux de 1863. Ce buste a certaineme­nt été sculpté en hommage à Henri IV qui s’était marié à Marie de Médicis en 1600 dans la cathédrale Saint- Jean, mais cela n’est qu’une suppositio­n… On sait que la maison Henri IV a abrité durant les trois quarts du XIXe siècle du matériel de lutte contre les incendies, et pendant une vingtaine d’années une école de garçons. Aujourd’hui, le bâtiment de 1 800 m2 est divisé en 18 appartemen­ts qui ont subi une lourde rénovation en 1989 supervisée par Jean- Paul Drillien : ils ont duré 18 mois et coûté 5 millions de francs.

Mystère Paterin. Sous le buste d’Henri IV, on peut lire une inscriptio­n faisant référence à Paterin ( photo ci- dessous). Et pourtant. « Aucune trace d’un M. Paterin qui ait vécu dans cette demeure, explique Georges Berger, membre de l’associatio­n Renaissanc­e du Vieux- Lyon. C’était un célèbre magistrat lyonnais et premier président au parlement de Bourgogne ; il était sûrement très influent pour émerger dans l’imaginaire lyonnais comme propriétai­re d’une des plus belles demeures du Vieux- Lyon. » D’ailleurs, M. Vermorel, un voyer lyonnais, affirmait en 1879 dans le numéro 10 du journal La Constructi­on lyonnaise n’avoir jamais trouvé de Paterin à cette adresse. Pour Georges Berger, l’architecte Pierre Martin serait celui qui a soutenu l’hypothèse Paterin… mais le mystère restera à jamais entier.

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