« Après la déconfiture, 2024 offre des raisons d’espérer »
Pascal Pancrazio est président de la Fnaim69. Il dresse le bilan de 2023 et dessine des perspectives pour 2024.
Qu’est- ce qui explique les 43 dépôts de bilan d’agences immobilières dans le Rhône en 2023 ?
Pascal PANCRAZIO : « La vente de neuf est quasiment à l’arrêt. On a enregistré - 50 % de réservations sur l’année, alors que la précédente n’était déjà pas bonne. Sur la production de neuf, c’est pire que ce qu’on avait imaginé : 3 300 logements lancés alors que les bonnes années, c’est minimum 8 000... Et dans l’existant, la baisse des volumes est de 17 %. Il y a moins de tout. Ce n’est pas un effondrement, mais une correction. Mais le neuf est en déconfiture.
Pour quelles raisons ?
Avec la hauteur des taux d’intérêt, les personnes qui empruntent ont perdu 20 à 25 % de pouvoir d’achat, soit l’équivalent d’une pièce dans un T4. Donc les gens ne bougent plus et il n’y a plus de biens à louer et on se retrouve avec un marché extrêmement tendu avec 50 dossiers pour un bien. Les propriétaires, qui ont eu du mal à baisser leurs prix, commencent toutefois à le faire. Les investisseurs, eux, s’inquiètent de l’obligation des rénovations thermiques.
Quel est le calendrier ?
Les appartements en classe énergétique G seront interdits à la location en 2025 sans rénovation énergétique. Or, des G, à Lyon, il y en a pas mal. Les travaux sont coûteux et on n’a pas assez d’entreprises pour absorber le volume et tous les réaliser. Donc nous aurons en 2025 des appartements qui ne pourront plus être loués. Nous nous battons pour que l’interdiction ne concerne pas les appartements en cours de location.
2024 offre- t- elle toutefois des raisons d’espérer ?
À Lyon, les prix de l’ancien ont baissé de 6,3 %, et le prix moyen au mètre carré est descendu sous les 5 000 euros. Les taux d’intérêt ont aussi commencé à se détendre. C’est un signal hyper positif. Ce sont vraiment les taux d’intérêt qui nous ont plombé l’année dernière, donc on peut s’attendre à ce que les banques prêtent davantage. Le marché a besoin de confiance. On ne s’attend pas à ce que ce soit la folie, mais on peut à tout le moins espérer aller vers le mieux. »