La Tribune de Lyon

Un feuillet de la Bible de Johannes Gutenberg

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Dans une salle dédiée à Johannes Gutenberg, au début du parcours de l’exposition permanente, se trouve un feuillet de la Bible à 42 lignes de l’imprimeur allemand. « Au départ, ses premiers feuillets comptaient 40 lignes par page. Mais finalement, afin d’économiser du papier, de l’encre et des matières premières, il décide d’augmenter le nombre de lignes par page » , explique Juliette Mermet, chargée de collection­s design graphique du musée de l’Imprimerie et de la Communicat­ion graphique de Lyon. Imprimé dans son atelier de Mayence ( Allemagne) vers 1450, ce feuillet est issu de la Bible de Gutenberg, premier livre imprimé en Europe à l’aide de caractères mobiles en plomb. Organisé sur deux colonnes de texte en latin et composé en caractères gothiques, l’ouvrage imite le livre manuscrit et la mise en page des moines copistes. Ainsi, Johannes Gutenberg a choisi de conserver le décor du livre manuscrit, notamment les rubriques, c’est- à- dire les lettres en couleurs, rouges ou ornées, situées en début de paragraphe. Par conséquent, il laisse des espaces vides afin que les rubricateu­rs puissent enluminer les pages à la main. À l’époque, cet ouvrage était très onéreux. Ce sont donc principale­ment les institutio­ns religieuse­s qui l’achetaient. De très grand format, la Bible de Gutenberg n’était pas destinée à être mobile et était utilisée pour la lecture quotidienn­e à haute voix dans les couvents.

De Munich à Lyon en passant par les ÉtatsUnis et Londres. Ce feuillet provient d’une Bible en double incomplète appartenan­t à la bibliothèq­ue de Munich ( Allemagne). Sa trace est retrouvée, en Europe, en 1832. Ce livre religieux sera par la suite envoyé aux ÉtatsUnis où chacun de ses feuillets sera vendu. L’un d’entre eux se retrouve dans une librairie à Londres ( Royaume- Uni). « André Jammes, collection­neur, libraire parisien et l’un des principaux donateurs du musée, va l’acheter en 1950. Il en fera don au musée et c’est comme ça que ce feuillet se retrouve exposé ici aujourd’hui » , poursuit Juliette Mermet. Ce feuillet n’est pas unique au monde, il en existe une centaine. De même que la Bible de Gutenberg qui compte actuelleme­nt 49 exemplaire­s, complets ou non.

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