Émilie Tolot
En mêlant sculpture et film d’animation, Émilie Tolot donne vie à ses personnages en terre grâce à la technique du stop motion.
Des petits bonhommes courent sur les poutres d’un atelier mansardé, se cachent dans les recoins d’une étagère ou font des pirouettes dans les airs au dernier étage d’un vieil immeuble de la rue Édouard- Herriot, sous l’impulsion d’Émilie Tolot qui donne vie à ces drôles de sculptures. Dans des boîtes noires, pensées comme de petits théâtres, ses personnages en terre blanche deviennent les protagonistes d’un film d’animation. Adepte de la technique du stop motion ( qui consiste à prendre une succession de photos d’un objet pour donner l’illusion de mouvement), la sculptrice réalise des courts- métrages poétiques avec ces bonhommes en pâte à modeler. « Il me faut 15 photos par seconde pour avoir une animation » , explique la créatrice, en nous montrant son petit studio improvisé au fond de l’atelier.
Rencontre avec Mourad Merzouki. Depuis son adolescence, cette Lyonnaise de 43 ans sculpte et nourrit une fascination pour le corps. « J’adore la beauté du mouvement, d’un saut, d’une danse » , avance- t- elle. « J’avais envie d’aller au- delà de l’objet et de raconter des histoires en amenant la sculpture là où l’on n’a pas l’habitude de la voir. » Le film d’animation s’impose alors naturellement à elle. Elle réalise ses premiers métrages en stop motion, puis croise la route du chorégraphe san- priod, Mourad Merzouki. Il l’invite à assister aux répétitions de ses spectacles. Une source d’inspiration précieuse qui donnera naissance au court- métrage Pâte à modeler, diffusé au festival de danse Karavel à Lyon.
« Je m’inspire de tout ce qui touche au spectacle vivant, de la danse au cinéma muet, en passant par le cirque. Ça permet d’explorer plein de moyens d’expression » , pose Emilie Tolot. Un story- board rempli de croquis trahit les esquisses d’un prochain court- métrage : cette fois- ci, les êtres de terre prendront possession de l’atelier de leur créatrice. Mais le cinéma s’immisce dans d’autres de ses projets, comme avec son impressionnant zootrope ( plateforme tournante qui donne l’illusion d’une animation grâce à un jeu de lumière stroboscopique) est exposé depuis le mois d’octobre dans la nouvelle mouture du musée Lumière.