La Tribune de Lyon

Le projet de barrage à 330 millions d’euros en cinq questions

- DAVID GOSSART

L’État, la CNR ( Compagnie nat ionale du Rhône) e t RTE ( le gestionnai­re du réseau électrique) lancent, jusqu’au 29 février, une concertati­on préalable à la réalisatio­n d’un vingtième ouvrage sur le Rhône, entre Loyettes ( Ain) et Saint- Romain- deJalionas ( Isère), sur les territoire­s du parc industriel de la Plaine de l’Ain et de la centrale nucléaire du Bugey. Le projet, Rhônergia, doit fournir l’énergie équivalent­e à une ville de 60 000 habitants ( 40 mégawatts).

Pourquoi faire ?

Renforcer la souveraine­té énergétiqu­e française et sortir de la dépendance aux énergies fossiles. L’électricit­é doit devenir majoritair­e au sein du mix énergétiqu­e français d’ici 2050, ce qui nécessite un bond de 30 %. « D’ici 2030, la région Auvergne- Rhône- Alpes compt e augment e r sa capacité hydroélect­rique installée de 500 MW. C’est le seul projet en France de cette nature » , replace pour RTE François Chaumont.

Comment ça marche ?

Il s’agit d’un barrage- usine, et non pas d’un barrage- réservoir. La différence : il ne stockera pas l’eau, mais la turbinera en continu, sans prélèvemen­t, pour produire de l’électricit­é à la demande en période de pic. Avec une chute de 6,80 mètres et une usine collée à son barrage, « c’est un aménagemen­t très compact. Cela n’a plus rien à voir avec ce que l’on envisageai­t dans les années 1980, explique Olivier Le Berre, directeur de projet à la CNR. On séparait le barrage de l’usine avec des emprises foncières importante­s. On prévoyait d’en faire un complexe multimodal avec production, port, et navigation grand gabarit jusqu’au parc industriel de la Plaine de l’Ain » .

Pour quelle superficie et quel coût ?

12 mètres de haut, une chute de 6,80 mètres, trois turbines, une passe à poissons, une digue en rive droite de quatre kilomètres en matériau naturel et une retenue de 22 kilomètres pour ralentir le débit, soit 20 millions de mètres cubes freinés. L’ouvrage occupe un linéaire de 26 kilomètres. Le raccordeme­nt au réseau électrique nécessiter­a une liaison souterrain­e à 63 000 V de quatre kilomètres. Un chantier à 330 millions d’euros qui mobilisera­it 300 personnes pendant cinq ans.

Quels impacts ?

L’aménagemen­t nécessiter­ait des reprofilag­es de berges « ponctuels et en quinconce » . Il consommera­it 300 hectares de terres agricoles, « mais répartis sur un linéaire de 26 kilomètres » , nuance Olivier Le Berre. « En artificial­isation nette, c’est entre 12 et 18 hectares, ce qui est très faible. »

 ?? ?? Actuelleme­nt, l’électricit­é hydrauliqu­e représente 40 % du mix énergétiqu­e de la région, derrière le nucléaire
( 47 %) et devant le solaire ( 6,5 %).
Actuelleme­nt, l’électricit­é hydrauliqu­e représente 40 % du mix énergétiqu­e de la région, derrière le nucléaire ( 47 %) et devant le solaire ( 6,5 %).

Newspapers in French

Newspapers from France