La Tribune de Lyon

Naissance d’une filière de recyclage des vêtements en polyester

- Karim et Raouf Medimagh, cofondateu­rs de Recyc’Elit. DAVID GOSSART

oup sur coup, la région lyonnaise accueille deux usines innovantes, deux briques industriel­les d’une future boucle de recyclage des textiles complexes. Mises bout à bout, elles amorcent le début d’une filière de réutilisat­ion des vêtements à base de dérivés du pétrole. C’est d’abord Nouvelles Fibres Textiles qui inaugure à Amplepuis une usine de tri automatiqu­e de vêtements en fin de première vie ( lire ci- dessous). Et Recyc’Elit installe à Usin Lyon Parilly une usine pilote pour séparer les textiles complexes et les ramener à leurs matières premières réutilisab­les. « 50 % de nos vêtements sont composés de

Cpolyester, car il est résistant et pas cher. Mais c’est un dérivé du pétrole. Or, pour atteindre certaines spécificit­és techniques, comme le confort, l’élasticité, on lui associe une seconde fibre : coton, polyamide, élasthanne, etc., résume Raouf Medimagh, cofondateu­r avec son frère Karim de Recy’Elit. Sauf que l’on ne sait pas les recycler. » L’innovation de Recy’Elit réside dans un processus chimique qui va justement permettre, à partir des vêtements usagés, de retrouver un polyester « propre » , « en chauffant peu et sans recours à de la pression, donc avec un besoin en énergie modéré, sans abîmer les autres fibres » .

Usine pilote. Recylc’Elit sort de sa phase laboratoir­e pour ouvrir une usine pilote capable dans un premier temps de recycler dix tonnes par an de textile en fin de vie. « On se donne deux, trois ans de mise en place pour atteindre les 100 tonnes et ensuite, avec une “vraie” usine, les 10 000 tonnes. » L’entreprise vient de lever 3,2 millions d’euros pour lancer ce projet qui pourrait justement aller chercher sa matière première chez les voisins d’Ampuis. La première fibre de polyester « dézippée » permettra de refaire du polyester identique au vierge mais 100 % recyclé. En outre, la deuxième matière, nylon ou élasthanne, jusqu’ici vouée à être détruite, est aussi récupérée et pourrait être valorisée. Ce à quoi travaillen­t les frères Medimagh. « Toutes les pistes sont ouvertes, expliquent­ils. On essaie de faire en sorte que toutes les matières reviennent en boucle fermée vers les textiles. Sinon, on les valorisera sous une autre forme. »

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