La République de Seine-et-Marne (Édition C)
Philippe Rozier : «Les Jeux olympiques, ça représente tout»
Champion olympique en 2016 à Rio, comme son père quarante ans auparavant, le cavalier français Philippe Rozier, basé à Bois-le-Roi, portera la flamme olympique au Haras de Jardy (Hauts-de-Seine), le 24 juillet.
Dans le monde de l’équitation, on ne présente plus Philippe Rozier. Champion olympique par équipes en 2016, comme son père Marcel, 40 ans avec lui, à Montréal, le cavalier basé à Bois-le-Roi a déjà pris part à cinq olympiades, et sait dorénavant qu’il participera à ses sixièmes JO à Paris en 2024, au moins en tant que porteur de la flamme.
« Un grand honneur pour moi »
En effet, le natif de Melun fait partie des Seine-et-Marnais choisis pour prendre part au mythique relais de la flamme en dehors du département. Pour le médaillé d’or de Rio, cela se passera le 24 juillet prochain, dans le magnifique cadre du Haras de Jardy, à Marnes-la-Coquette (Hauts-de-Seine), à quelques kilomètres seulement du célèbre Château de Versailles, où se dérouleront les épreuves olympiques d’équitation, du 27 juillet au 6 août : « Porter la flamme et représenter son pays, c’est un grand honneur pour moi et c’est surtout un partage de valeurs », se réjouit ainsi Philippe Rozier.
Et qui de mieux pour transmettre les valeurs de l’olympisme et représenter la France que l’un des 10 champions olympiques de Rio, membre de la dernière équipe française d’équitation médaillée d’or olympique : « Pour moi, les Jeux, ça représente tout.
Aujourd’hui, vous demandez à n’importe quel athlète quel titre il veut remporter, il va vous dire le titre olympique. C’est le seul événement sportif qui regroupe tous les pays, souligne-t-il. Y participer, c’est vraiment à part, c’est un autre sport, un autre engouement, une autre pression. Et là, pour les Français, ce sera encore pire en termes de pression, puisque les Jeux ont lieu à domicile», estime Philippe Rozier.
Une pression à laquelle lui et son cheval Rahotep de Toscane avaient parfaitement résisté il y a huit ans, pour aider l’équipe de France, également composée de Pénélope Leprévost, Kévin Staut et Roger-Yves Bost, autre cavalier basé en Seine-etMarne, à remporter le Graal : un moment qui restera gravé à jamais dans leur mémoire.
« Champion olympique, vous l’êtes à vie, donc cela change automatiquement votre vie. Cela vous colle jusqu’à la fin de vos jours. Quand vous arrivez quelque part, on dit : “Voilà le champion olympique”. C’est une autre dimension. J’avais déjà connu ça avec mon père, qui avait remporté l’or en 1976. Aujourd’hui, il a plus de 80 ans et pourtant, quand il arrive quelque part, on le présente toujours comme “le champion olympique” », confie-t-il.
À noter enfin qu’il n’est pas impossible de voir Philippe Rozier prendre également part à cette olympiade du côté des athlètes, même si les conditions ne sont pour le moment pas toutes réunies : « Dans l’équitation, c’est un problème de chevaux, pas un problème d’athlètes. Nous avons besoin de quatre chevaux à la fin, mais cela veut dire une dizaine au départ et, à ce jour, nous n’avons pas 10 chevaux qui peuvent faire les JO, explique-t-il. Mais si vous m’aviez dit six mois avant Rio que je ferais les Jeux et que je ramènerais l’or, je ne vous aurai pas cru, donc je reste optimiste« , conclut le cavalier.
❝ Champion olympique, vous l’êtes à vie PHILIPPE ROZIER, MÉDAILLÉ D’OR PAR ÉQUIPES À RIO EN 2016