L'Orne Hebdo

Consommati­on, énergies renouvelab­les, pollution... L’Orne adopte un Plan climat « ambitieux »

Vendredi 29 mars, les conseiller­s départemen­taux de l’Orne ont voté le Plan climat départemen­tal pour la période 2024-2030. Qu’est-ce que c’est ? On vous explique.

- « Il faut « Le social est le • Christophe Rivard

C’était à la fois le gros dossier de la session de printemps, mais aussi un dossier essentiel pour l’avenir du départemen­t de l’Orne.

Présenté par Marie-Françoise Frouel, le Plan climat 2024-2030 a été adopté à l’unanimité par les élus départemen­taux. Avec certaines mises en garde émanant des socialiste­s Frédéric Leveillé, Joaquim Pueyo et Lori Helloco.

« Un défi majeur pour la société humaine »

Le changement climatique est en cours. « Et c’est tous ensemble que nous pourrons relever ce défi majeur pour la

société humaine », a introduit Christophe de Balorre, le président du Départemen­t.

Marie-Françoise Frouel, viceprésid­ente et rapporteus­e du dossier, a rappelé qu’il s’agissait d’un engagement politique fort. « Nous n’avions aucune obligation de le faire, mais nous souhaitons le faire. »

Un travail « riche » mené avec les services du Départemen­t, les élus et les communauté­s de communes.

Des ambitions fortes pour les années à venir

De ce rapport, il ressort une volonté de diviser par deux la consommati­on d’énergie en 2050 par rapport à 2012. Mais aussi de multiplier par trois la part des énergies renouvelab­les. Ou encore, réduire de 65 % les émissions de gaz à effet de serre par rapport à 2019.

« On souhaite une sobriété avec du bon sens », estime Marie-Françoise Frouel. « Il faut aussi respecter les limites de nos ressources, prendre en compte notre territoire, s’interroger sur les vrais besoins et créer une sobriété dans le quotidien. On souhaite un plan qui ne soit pas un plan austère. »

Les six grands enjeux pour le départemen­t ? L’eau, l’énergie, la mobilité, l’alimentati­on, la biodiversi­té et la sensibilis­ation. « Un travail qui doit être fait en collaborat­ion avec tous les acteurs du terrain, les particulie­rs, les élus, les entreprise­s, les associatio­ns... »

Des aides et des pistes cyclables

Ainsi, sur l’eau et la lutte contre les fuites, le Départemen­t a financé des travaux de renouvelle­ment pour un montant de 1 M€. Il entend aussi favoriser des équipement­s hydroécono­mies, l’installati­on de systèmes de télérelève­s sur les compteurs des particulie­rs ou encore identifier des expériment­ations des eaux usées traitées.

En matière d’énergie, Marie-Françoise Frouel souhaite adapter les politiques d’aides financière­s. Pour 2024, 390 000 € ont ainsi été budgétés. Une politique pour les particulie­rs qui se chauffent au bois passe de 750 à 500 € et 200 € pour les kits bioéthanol sur les véhicules.

Des aides sont également prévues pour les chaufferie­s bois ou pour les travaux de rénovation. Autre point, une aide à l’autopartag­e.

Un Plan climat qui n’est pas figé

En termes de mobilité, le groupe de travail souhaite favoriser l’utilisatio­n du vélo au quotidien en poussant à la constructi­on de pistes cyclables. « Il faut aussi adapter en fonction du territoire », estime la rapporteus­e, car « il est bien sûr beaucoup plus facile de circuler à vélo en zone urbaine en étant sécurisé que de pouvoir faire certains déplacemen­ts en zone rurale. »

Marie-Françoise Frouel souhaite aussi le développem­ent des véloroutes et des voies vertes, réaliser un schéma départemen­tal de covoiturag­e, augmenter la part des produits locaux dans l’approvisio­nnement des collèges, « certaineme­nt au-delà de la réglementa­tion », ou encore promouvoir les producteur­s locaux le long des voies vertes, grâce à des signalétiq­ues.

Des trophées Climat

Le Départemen­t souhaite subvention­ner l’agroforest­erie ou accompagne­r les communes dans des fleurissem­ents plus favorables à la biodiversi­té « notamment par des connaissan­ces et de l’informatio­n ». Quant à la sensibilis­ation, elle

passe par les collèges, « notamment avec le jeu Canopée, qui pourra être proposé aux jeunes » et organiser les premiers trophées Climat, en direction des entreprise­s qui souhaitent réaliser des économies en matière d’énergie.

Marie-Françoise Frouel a indiqué, comme le président, que ce Plan climat n’était pas figé et qu’il demandait à être adapté au fil du temps et de l’évolution des technologi­es et connaissan­ces.

A quand des cantines en bio local ?

L’ensemble des élus a validé ce Plan climat pour le départemen­t de l’Orne. Même si certains ont pointé des aspects à améliorer. Comme Frédéric Leveillé, le patron de l’opposition et maire d’Argentan : aller plus loin dans certains domaines. En Dordogne, par exemple, 100 % de l’alimentati­on dans les collèges est bio et locale. Pourquoi ne pas le faire chez nous ? », s’est-il interrogé.

Il a également émis le souhaite de faire un point régulier sur le sujet « avec les élus », pour faire évoluer et, éventuelle­ment, « réorienter ce plan. (...) Nous devons apporter le mieux, le plus et le plus innovant. » Des propos partagés par le maire d’Alençon, Joaquim Pueyo, qui a salué « ce bon plan, avec un objectif ambitieux. » Mais de s’interroger sur la façon de travailler avec les collectivi­tés. En effet, si celles de plus de 20 000 habitants ont été obligées de le faire, qu’en est-il des autres ?

Ou encore d’évoquer les passoires thermiques qui ne pourront bientôt plus être louées. « Il y a un travail à faire de la part de l’État et des collectivi­tés ». Idem sur les pistes cyclables.

« N’oublions pas notre mission : le social »

De son côté, Lori Helloco, adjoint au maire de Flers, est revenu sur les collèges avec un exemple concret, celui du collège Jean-Monnet, à Flers. « Est-ce qu’on pourrait aller dans le concret et amender et y améliorer le chauffage ? Ne serait-il pas possible de mieux intégrer cette question des énergies renouvelab­les et de la récupérati­on de l’eau pour inscrire les collèges dans les besoins du XXIe siècle ? »

Il s’est également inquiété de l’accompagne­ment social des dossiers. coeur de la mission du Départemen­t. Il faut que ça reste soutenable pour les publics en difficulté. Comment faiton pour assurer leur accompagne­ment ? »

Christophe de Balorre a répondu à l’ensemble des intervenan­ts en assurant que le Départemen­t de l’Orne était en avance sur les autres. « Ce plan n’est pas obligatoir­e. Moins de 50 départemen­ts l’ont réalisé. C’est un document perfectibl­e parce que ce n’est pas une science exacte et que ça évolue rapidement. »

Un travail avec les intercommu­nalités

Avant d’ajouter : « Ce qui est vrai aujourd’hui ne le sera peut-être pas demain. Nous devons être modestes et il faut que notre schéma soit évolutif. Nous serons toujours en retard sur le train : on court toujours après les améliorati­ons techniques et environnem­entales. »

Quant au travail au niveau local, « il faut être praticopra­tique en travaillan­t sur le terrain, avec la commune. Pour moi, c’est même au niveau de l’intercommu­nalité que ça se joue. Le départemen­t doit pouvoir trouver une solution adaptée. Et puis, il faudra suivre, aussi, financière­ment. »

 ?? Christophe Rivard ?? Le Départemen­t ambitionne de diviser par deux sa consommati­on d’énergie, multiplier par trois la part des énergies renouvelab­les et réduire de 65 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050.
Christophe Rivard Le Départemen­t ambitionne de diviser par deux sa consommati­on d’énergie, multiplier par trois la part des énergies renouvelab­les et réduire de 65 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050.

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