Gilles Music : « Avant l’accordéon, j’ai toujours fait quelque chose de mes dix doigts »
Gilles Disparti débarque tous les deux mois pour faire danser la Halle aux Toiles. Le musicien professionnel n’était pourtant pas prédestiné à faire de l’accordéon son principal instrument de travail.
Il a touché à la carrosserie automobile, à la soudure, la peinture, la chaudronnerie et a même travaillé dans le secteur des assurances. Intermittent du spectacle depuis 1997, Gilles Disparti, 62 ans, a exercé « plein d’autres métiers », principalement des travaux manuels, mais ne manipule aujourd’hui plus qu’un
outil : l’accordéon ! « Avant la musique, j’ai toujours fait quelque chose de mes dix doigts », résume-t-il.
L’accordéon ? « Un réel besoin »
Plus connu sous le nom de Gilles Music, le Sarthois installé près de La Flèche, égrène désormais les salles des fêtes de l’Ouest de la France, notamment dans l’Orne, à Mortagneau-Perche, Saint-Langis-lèsMortagne,
Argentan et, depuis 2009, à Alençon, où il anime, une fois tous les deux mois, les thés dansants de la Halle aux toiles.
Le sexagénaire n’était pourtant pas prédestiné à traîner ses partitions dans tout le pays. «Ce sont mes parents, passionnés par l’accordéon, qui m’ont incité à en jouer. J’ai fini par apprendre à partir de l’âge de 10 ans avant de m’arrêter pendant plusieurs années. J’ai repris sur le tard et, de fil en aiguille, c’est, plus qu’un simple loisir, devenu un réel besoin. »
Depuis qu’il a fait de son instrument de musique son instrument de travail, Gilles, originaire du Loir-et-Cher, a « pas
mal bourlingué », enchaînant les prestations dans le Sud de la France comme en Bretagne, dans de petites salles polyvalentes comme dans des casinos de la côte Atlantique.
« Tombé des nues » dans les thés dansants
Et s’il a réduit le nombre de prestations ces dernières années, il avale tout de même « plus de 30 000 km par an ». En 2023, ce sont 110 animations, soit une tous les trois jours en moyenne, principalement pour des thés ou des déjeuners dansants. « Je ne fais plus les soirées du samedi soir, car cela implique souvent de terminer à 3 h du matin. On ne se couche pas avant 6 h, alors que je joue tous les dimanches. »
Désormais, le sexagénaire se consacre à un public senior. « Cela me plaît beaucoup plus. Il existe une vraie relation entre le musicien et les participants. Ils viennent beaucoup plus facilement vers nous. »
Il n’y a qu’à voir à quelle vitesse se remplit la piste de danse. «C’est bien simple, dans les thés dansants, la piste est pleine dès les premières notes ! Les premières fois, je suis tombé des nues. Les jeunes, eux, ont souvent besoin de “s’échauffer” avant de se mettre à danser », sourit l’animateur, qui a débuté au sein d’un orchestre de variétés avant de faire cavalier seul, à l’accordéon, au piano ou au chant. « Encore aujourd’hui, je suis parfois accompagné d’un saxophoniste et d’un batteur. »
« Une pêche incroyable »
Et, contrairement aux idées reçues, les seniors ne sont pas les moins dynamiques quand il s’agit de se déhancher. « Certains ont tout simplement une pêche incroyable ! Je vois des personnes de plus de 90 ans qui dansent encore », s’étonne le musicien. S’il s’agit d’un public exigeant
— « avec eux, on sait très vite si ça plaît ou si ça ne plaît pas ! » — il se montre aussi très reconnaissant. « Je n’irais pas jusqu’à dire que je suis une vedette, mais c’est vrai que je reçois beaucoup de messages de remerciements. »
Et des lettres d’amour ? « Ça m’arrive aussi ! », reconnait-il dans un sourire un peu gêné.
■ Les prochains thés dansants à la Halle aux Toiles, à partir de 14 h 30 : lundis 15 avril, 27 mai et 17 juin. Gratuit pour les résidents alençonnais, 3 € pour les personnes extérieures (règlement sur place)