Des chantiers en forêt ? Un outil élaboré pour dénouer les conflits
Ce nouvel outil a été présenté à la filière professionnelle et aux élus, vendredi 22 mars, sur la commune de Saint-Nicolas-desBois. Un « protocole chantier forestier », destiné à améliorer la communauté et limiter les conflits.
Ce document à vocation à favoriser le dialogue entre les exploitants forestiers et les élus avant la tenue d’un chantier. Élaboré par l’Union régionale des collectivités forestières (Urcofor) de Normandie avec l’aide de l’interprofession de la filière forêt bois de Normandie (Fibois), le « Protocole chantier forestier » a été présenté à Saint-Nicolasdes-Bois, vendredi 22 mars.
Des élus sollicités par des habitants inquiets
En partenariat avec l’interprofession régionale, l’Urcofor a donc élaboré ce nouvel outil : le « protocole chantier forestier ». L’objectif de celui-ci est de faciliter l’échange d’informations en amont des interventions des forestiers.
Le dialogue entre les professionnels, dont les entreprises de travaux forestiers, et les élus est au coeur des préoccupations. Bien souvent, les élus sont sollicités par les habitants surpris par la tenue d’un chantier forestier sur leur commune. Un chantier légal, mais qui peut occasionner des nuisances, voire des dégradations.
Côté exploitants, cet échange présente également de nombreux avantages : meilleure prise en compte des contraintes liées à la voirie, relation apaisée avec les élus...
Les bonnes pratiques à adopter
Le document est un ensemble de bonnes pratiques, avec les droits et les obligations de chacun, élus et professionnels. De quoi rassurer en amont d’un chantier.
«Notre mission est d’accompagner les élus sur toutes les thématiques liées à la forêt comme la question du bois-énergie, la construction, la gestion...», explique Laure Ferrier, directrice d’Urcofor et présente à Saint-Nicolas-desBois pour l’assemblée générale. « Nous avons choisi, comme thématique de réunion, le dialogue autour de la forêt, afin de présenter ce nouvel outil. » Les participants à cette journée, environ 70 personnes, ont ensuite été invités à se rendre au coeur de la forêt d’Ecouves, en compagnie de Lionel Huchette, responsable de l’Unité territoriale d’Alençon pour l’Office national des forêts (ONF). L’occasion de présenter le versant sud du massif d’Ecouves sur une parcelle «en renouvellement naturel ».
La forêt domaniale d’Ecouves couvre une superficie de 8162 hectares, a rappelé le professionnel.
L’élu a un rôle de médiateur
« L’élu a un rôle de médiateur, mais nous avons constaté que, parfois, il n’était pas au courant des chantiers en cours. Dans ces cas, comment renseigner les habitants ? », confie Laure Ferrier. «Il doit savoir pourquoi une route est abimée, pourquoi des arbres ont été coupés. » Partagées sur les réseaux sociaux, des photos et vidéos alertent et émeuvent parfois les citoyens, « alors que ces chantiers sont légaux, mais pas assez expliqués ». De leur côté, les exploitants regrettent un manque de temps pour remplir « les fiches de chantier ». Une charge administrative lourde pour les petites entreprises.
Un document pratique bienvenu donc, comme le rappelle Gérard Lemoine, le maire de Saint-Nicolas-des-Bois et référent forêt-bois. « Je vérifie toujours où se trouvent les chantiers forestiers de façon à voir ou à signaler aux professionnels s’ils empruntent une route communale, par exemple. Je n’ai pas forcément un rôle facile, entre les forestiers et les habitants. Mais j’essaie d’expliquer le rôle des professionnels. »
■ Depuis janvier, ce protocole est envoyé à plus de 1 800 communes normandes comptant plus de 30 hectares de forêt. Il est également transmis à l’interprofession.