L'Orne Hebdo

Dans ce champ, le gibier a dévoré la haie bocagère tout juste plantée grâce aux aides de l’État

Emmanuel Bouilly, agriculteu­r à Larré, a bénéficié du soutien de la Communauté urbaine d’Alençon et d’une aide financière du Départemen­t pour planter une haie. Mais les chevreuils ont tout mangé, en quelques jours.

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À Larré, Emmanuel Bouilly, agriculteu­r, a profité d’un appel à projets de la Communauté urbaine d’Alençon (CUA) pour planter une haie bocagère sur une de ses parcelles et a bénéficié d’une aide financière du Conseil départemen­tal de l’Orne.

Sauf que de la haie, il ne reste plus rien. Ou presque. Les chevreuils sont passés par là et ont trouvé à leur goût les jeunes pousses. Avalée, la subvention de l’État !

Les atouts des haies bocagères

« Je suis partisan d’avoir des haies bocagères sur nos parcelles, afin de ralentir le vent, limiter l’érosion et favoriser la biodiversi­té», indique Emmanuel Bouilly, agriculteu­r céréalier. « J’ai donc trouvé l’initiative de la CUA très intéressan­te. »

Sur cette exploitati­on familiale, les haies ont disparu du paysage depuis les génération­s précédente­s. « C’était une autre époque, d’après-guerre, où il fallait produire de façon intensive, avec des outils imposants sur des parcelles toujours plus grandes... Mais aujourd’hui, avec nos engins, les haies ne sont pas un problème. »

À cet endroit, entre l’A28 et la N12, c’est une plaine qui s’étend à perte de vue. Le gibier s’y promène, même en journée.

Une protection en plastique arrachée

C’est donc une haie de 843 m qui a été plantée. Chaque pousse a été entourée d’un film plastique de protection. Une armure qui n’a pas résisté à la gourmandis­e des herbivores. De quoi désoler l’agriculteu­r. « Ça fait mal au coeur. Je ne sais pas combien a coûté cette opération, mais au final l’argent a servi à nourrir le gibier ! »

Dès qu’il s’est rendu compte des dégâts, il a contacté les services de la CUA, « mais on m’a seulement dit que je pouvais toujours recommence­r, à mes frais ».

Plusieurs mois plus tard, un prestatair­e s’est déplacé pour replanter quelques pieds, « aussitôt dévorés ». Pour Emmanuel Bouilly, «une réflexion devrait être menée avant toute plantation, afin de connaître, notamment, la population de chevreuils dans le secteur », pour prévenir davantage les possibles destructio­ns «et réfléchir à une meilleure protection ».

Il y a un an, il a fait planter, à ses frais cette fois, une haie sur une autre parcelle, avec l’aide de la Chambre d’agricultur­e,

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