L'Orne Hebdo

Postes non remplacés, groupes de niveaux… Des enseignant­s en colère dans l’Orne

Près de 300 personnels de l’Éducation nationale se sont mobilisés, jeudi 1er février, à Alençon. Ils réclament des hausses de salaire et dénoncent de récentes décisions gouverneme­ntales comme la mise en place des groupes de niveaux au collège.

- « 21 suppressio­ns de poste sont prévues dans le 1er degré à la rentrée prochaine », dénonce Alexandra Bojanic, secrétaire départemen­tale de FSU-SNUipp pour le 1er degré. Les syndicats dénoncent également « Cela « C’est une catastroph­e au niveau RH (ressou

Un peu moins de 300 personnes sont descendues dans les rues d’Alençon, jeudi 1er février, journée de mobilisati­on nationale des enseignant­s. Leurs revendicat­ions ? Des moyens supplément­aires pour l’école, à travers notamment une revalorisa­tion des salaires et des créations de poste.

« Nous perdons des postes chaque année alors qu’ils pourraient être utilisés pour favoriser l’inclusion, notamment les élèves en situation de handicap. »

« Nous avons renvoyé des élèves chez eux »

La question des professeur­s non remplacés en cas d’absence était également sur toutes les lèvres. « Les enseignant­s sont de moins en moins remplacés. Dans un petit départemen­t comme le nôtre, la priorité était donnée aux petites écoles. Aujourd’hui, même celles-ci subissent des journées sans remplaçant. »

Marco Volcker, 51 ans et instituteu­r en CM2 à La LandePatry, en est témoin. Depuis le début de l’année scolaire, son école a essuyé une dizaine d’absences d’enseignant­s malades. « Et il n’y a quasiment pas eu de remplaçant. La semaine dernière, nous avons renvoyé des élèves chez eux. Le remplaçant était arrivé plus tard mais nous sommes tellement habitués à ne plus avoir de remplaçant… »

Les groupes de niveaux pointés

Une situation qui, selon l’Ornais, en poste depuis une vingtaine d’années, s’est dégradée au fil du temps. « Avant, les enseignant­s étaient systématiq­uement remplacés », se souvient-il. « Et ce problème n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. L’école est une coquille qui se vide de l’intérieur. » plusieurs récentes décisions de l’Éducation nationale : l’expériment­ation du port de l’uniforme, la généralisa­tion du service national universel (SNU) en classe de Seconde ou encore la mise en place de groupes de niveaux à la rentrée 2024.

Cette réforme s’appliquera aux horaires de mathématiq­ues et de français pour, dans un premier temps, les classes de Sixième et Cinquième. implique que des élèves en difficulté vont le rester toute l’année, il n’y aura pas d’émulation », juge Sophie Leroux, co-secrétaire départemen­tale FSU-SNUipp pour le 2nd degré.

Si aucun moyen supplément­aire n’accompagne cette réforme, elle redoute des répercussi­ons sur le personnel. ne savent comment faire pour la rentrée », indique Sophie Leroux. « Dans mon collège, à L’Aigle, nous avons quatre professeur­s de français. Avec la mise en place des groupes de niveau, il en faudra six. Ce qui veut dire que nous allons devoir faire venir un professeur de français d’un autre établissem­ent en complément de service et inversemen­t. »

Newspapers in French

Newspapers from France