Postes non remplacés, groupes de niveaux… Des enseignants en colère dans l’Orne
Près de 300 personnels de l’Éducation nationale se sont mobilisés, jeudi 1er février, à Alençon. Ils réclament des hausses de salaire et dénoncent de récentes décisions gouvernementales comme la mise en place des groupes de niveaux au collège.
Un peu moins de 300 personnes sont descendues dans les rues d’Alençon, jeudi 1er février, journée de mobilisation nationale des enseignants. Leurs revendications ? Des moyens supplémentaires pour l’école, à travers notamment une revalorisation des salaires et des créations de poste.
« Nous perdons des postes chaque année alors qu’ils pourraient être utilisés pour favoriser l’inclusion, notamment les élèves en situation de handicap. »
« Nous avons renvoyé des élèves chez eux »
La question des professeurs non remplacés en cas d’absence était également sur toutes les lèvres. « Les enseignants sont de moins en moins remplacés. Dans un petit département comme le nôtre, la priorité était donnée aux petites écoles. Aujourd’hui, même celles-ci subissent des journées sans remplaçant. »
Marco Volcker, 51 ans et instituteur en CM2 à La LandePatry, en est témoin. Depuis le début de l’année scolaire, son école a essuyé une dizaine d’absences d’enseignants malades. « Et il n’y a quasiment pas eu de remplaçant. La semaine dernière, nous avons renvoyé des élèves chez eux. Le remplaçant était arrivé plus tard mais nous sommes tellement habitués à ne plus avoir de remplaçant… »
Les groupes de niveaux pointés
Une situation qui, selon l’Ornais, en poste depuis une vingtaine d’années, s’est dégradée au fil du temps. « Avant, les enseignants étaient systématiquement remplacés », se souvient-il. « Et ce problème n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. L’école est une coquille qui se vide de l’intérieur. » plusieurs récentes décisions de l’Éducation nationale : l’expérimentation du port de l’uniforme, la généralisation du service national universel (SNU) en classe de Seconde ou encore la mise en place de groupes de niveaux à la rentrée 2024.
Cette réforme s’appliquera aux horaires de mathématiques et de français pour, dans un premier temps, les classes de Sixième et Cinquième. implique que des élèves en difficulté vont le rester toute l’année, il n’y aura pas d’émulation », juge Sophie Leroux, co-secrétaire départementale FSU-SNUipp pour le 2nd degré.
Si aucun moyen supplémentaire n’accompagne cette réforme, elle redoute des répercussions sur le personnel. ne savent comment faire pour la rentrée », indique Sophie Leroux. « Dans mon collège, à L’Aigle, nous avons quatre professeurs de français. Avec la mise en place des groupes de niveau, il en faudra six. Ce qui veut dire que nous allons devoir faire venir un professeur de français d’un autre établissement en complément de service et inversement. »