Pour ses dessins animés sur l’inclusion projetés lors des Jeux, Noémie Varon gagne aussi la flamme olympique
Alençonnaise exilée à Lyon pour le travail, Noémie Varon, 24 ans, porte un ambitieux projet de dessins animés sur l’inclusion. Si elle parvient à les financer, ils seront projetés sur grand écran, à Paris, avant et pendant les Jeux olympiques.
Pour obtenir le droit de porter la flamme olympique, Noémie Varon, 24 ans, a certainement emprunté l’un des chemins les plus sinueux. Mais aussi, peutêtre, l’un des plus légitimes.
Depuis quatre ans, elle et Florie Bresteaux, une amie ornaise rencontrée à l’adolescence, portent un ambitieux projet pour lequel elles tentent actuellement de collecter 25000 €. Si elles y parviennent, notamment par le biais d’une cagnotte en ligne, les dessins animés sur l’inclusion que l’Alençonnaise réalisera seront projetés sur grand écran, à Paris, avant et pendant les Jeux olympiques, mais aussi lors des Jeux paralympiques.
Talents 2024
Lorsqu’elle et son amie ont imaginé un projet portant sur l’inclusion et le handicap dans les écoles, l’objectif JO n’était pourtant pas forcément dans leurs têtes.
Nous sommes en 2020. La bachelière du lycée Saint-François-de Sales boucle sa dernière année d’étude dans l’animation cinématographique à Paris. La crise du Covid porte un coup d’arrêt à son activité, alors Noémie et Florie, doctorante en sciences sociales, décident de «mettre en commun» leurs compétences respectives.
Elles découvrent, à cette époque, l’appel à projets Talents 2024, organisé par la Ville de Paris et Paris 2024, dont l’objectif est de soutenir les initiatives, portées par des jeunes, faisant écho aux valeurs de l’olympisme.
Florie, qui a déjà vécu une expérience aux Jeux olympiques de Rio 2016, au Brésil, en tant qu’ambassadrice « Handicap et École Inclusive Solida’Rio », propose à son acolyte de se présenter.
Un avant-projet monté « en trois jours »
Ensemble, elles imaginent « en trois jours » les prémices de leur projet de dessins animés. Présélectionnées avec 24 autres initiatives, elles bénéficient ainsi de deux mois d’accompagnement personnalisé pour mener leur projet à bien, et sont finalement désignées, par le jury final, parmi les quatre vainqueurs. Avec une dotation de 15 000 €, leur théorie se transforme en pratique.
Pour évoquer l’inclusion, elles se rapprochent de plusieurs écoles de l’Orne et y animent, de façon décalée et ludique, des ateliers sur l’inclusion et la place du handicap. Elles inventent «Nono et Flo», deux personnages colorés qui permettent aux élèves de « s’exprimer sans jouer aux moralisateurs ».
Inspirées par des écoliers ornais
« Et on s’est très vite rendu compte que l’on avait beaucoup de choses à apprendre des enfants ! », rapporte Noémie. «Lors d’un atelier, on demande aux enfants de dessiner le handicap en une minute. Dans 99 % des cas, on obtient un fauteuil roulant. Mais un jour, un élève a dessiné une tête de loup en expliquant avoir voulu représenter l’univers magique qui se trouve dans la tête des personnes atteintes de trisomie. »
Leur projet prend alors un nouveau virage : Noémie s’appuiera sur les réactions des élèves pour écrire les scénarios de ses dessins animés.
Depuis, «Nono et Flo» ont rencontré près de 2 000 élèves de primaire ou de collèges, dans l’Orne, notamment à NotreDame-de-Lancrel ou SainteThérèse, à Alençon, mais aussi en région parisienne. « On s’est imprégné de leurs réactions pour imaginer nos dessins animés. »
Par le biais de leur association, Réal des Mêmes, elles envisagent de produire quatre épisodes de 2’15. Une idée qui a donc fait mouche auprès de la Mairie de Paris, prête à leur ouvrir ses écrans géants.
La flamme olympique, «un rêve de gosse»
Elles ont désormais 40 jours pour trouver la somme qui leur permettra de financer ce projet fou, parti de rien. « Si on y parvient, l’objectif est de boucler
les épisodes mi-juin », un mois avant le début des Jeux.
D’ici là, Noémie a appris que Talents 2024 avait soufflé son nom pour porter la flamme olympique. « Je ne sais ni où ni quand, mais c’est une opportunité de dingue, un rêve de gosse ! », s’enthousiasme-t-elle. « Tout n’est pas tout beau et tout rose avec les Jeux olympiques, mais le fait de donner accès au grand public à la flamme olympique, qui paraissait inaccessible aux personnes lambda, c’est chouette. Les JO sont tout de même censés être pour tout le monde. »
■ Pour participer au financement de leur projet, rendezvous sur la page du site Hello Asso : « Réal Des Mêmes Réalise la Différence »