La griffe Pharrell
Virginia, par Pharrell Williams. Disponible sur YouTube.
C’est un mystère qui passe l’entendement. Le 5 avril dernier, jour de son 51e anniversaire, l’Américain Pharrell Williams publiait, sans le promouvoir, l’album « Virginia ». Depuis, aucun article critique dans les grands médias anglo-saxons ou français. Silence sur Wikipédia. Le mystère est d’autant plus incompréhensible que Pharrell Williams compte parmi les plus célèbres et les plus éblouissants artistes pop du siècle. Il est aussi, depuis 2023, le directeur artistique des collections homme, chez Vuitton. A ce titre, on pourrait presque dire qu’il appartient désormais à la French Touch.
Voici donc sa collection printemps-été : un disque en forme de dictionnaire amoureux du yacht rock ou California groove (Steely Dan, etc.). Au passage, notons cette tendance : depuis le disque country de la Texane Beyoncé, le Virginien Pharrell Williams est le deuxième artiste noir à s’approprier ce qui est perçu traditionnellement comme un genre musical blanc et sudiste. Ici, notre encyclopédiste puise avec virtuosité dans ce funky folklore. Ecoutez les choeurs charmeurs et autotunés de « Ball », les délicieux refrains de « Cheryl » ou de « Going Back to VA » (VA, comprenez sa Virginie natale). Dans « Come on Donna », à 1 minute 47, il pousse l’hommage jusqu’à démarquer la mélodie vocale de « Kiss on My List » de Hall and Oates, un duo qui se déchire actuellement dans une bataille juridique… Tiens, exactement comme Pharrell Williams et son collaborateur Chad Hugo. Encore un pastiche ?