DATI SOIGNE SON RÉSEAU AFRICAIN
AVANT SON DÉJEUNER OFFICIEL avec Emmanuel Macron le 30 avril, le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a rencontré la ministre de la Culture Rachida Dati à l’Hôtel de Crillon. Le chef d’Etat africain l’avait choisie en 2021 comme avocate, en duo avec Olivier Pardo (cabinet Oplus), pour représenter l’Etat congolais dans de nombreuses procédures. Alors que Dati a fermé son cabinet le 11 janvier, le jour de sa nomination au gouvernement, ce rendez-vous aurait notamment eu pour finalité, affirment plusieurs sources, d’évoquer la procédure d’arbitrage opposant la RDC au milliardaire israélien Dan Gertler à propos de contrats miniers. Un éventuel mélange des genres que dément fermement Olivier Pardo (par ailleurs avocat personnel de la ministre), contacté par nos soins : « Rachida Dati n’était pas présente quand j’ai discuté du dossier Gertler avec le président Tshisekedi. Son entretien à elle portait uniquement sur des dossiers culturels. »
Contacté pour connaître la teneur de ce rendez-vous, qui n’apparaît pas à l’agenda officiel, le cabinet de Rachida Dati n’a pas répondu. Courant avril, cette dernière a aussi eu, selon nos informations, un rendez-vous avec le ministre des Hydrocarbures de la RDC, Didier Budimbu Ntubuanga, que le média spécialisé « Africa Intelligence » présente comme un de ses « proches ». Une rencontre qui aurait eu lieu au cabinet d’Olivier Pardo, que l’avocat dément, mais que l’on confirme en haut lieu à Kinshasa. Lorsqu’elle était avocate, Rachida Dati avait notamment accompagné le ministère des Hydrocarbures dans un contentieux avec le groupe pétrolier sud-africain Dig Oil : une procédure qui avait permis à la RDC de ramener de 619 millions à 300 millions de dollars les indemnités versées à l’entreprise. « Dans ce genre de dossier où les sommes en jeu sont énormes, les honoraires sont en proportion », rapporte un observateur.