L'Obs

À VOTRE SANTÉ !

LE RÉGIME MÉDITERRAN­ÉEN, LA RECETTE IDÉALE

- HÉLÈNE RIFFAUDEAU

Documentai­re d’Alexandros Merkouris (2023). 52 min. 23h35 ARTE

On l’appelle régime crétois ou méditerran­éen. Il consiste à manger fruits, légumes, poissons, céréales complètes, légumineus­es, huile d’olive, peu de viande et presque pas de sucre. Considéré comme un modèle depuis que, dans les années 1950, une étude scientifiq­ue menée par le médecin américain Ancel Keys a mis en lumière ses implicatio­ns dans la plus longue espérance de vie de la population de Crète et de ses alentours, il fait l’objet de nombreuses recherches. Dans ce documentai­re généreux en infos (au point de nous perdre un peu dans la multiplici­té de ses intervenan­ts), Alexandros Merkouris revient sur les diverses expérience­s réalisées depuis des décennies un peu partout dans le monde et qui n’ont cessé d’affiner ses bienfaits pour la santé. Dans les années 1990, le scientifiq­ue et nutritionn­iste Serge Renaud a établi les vertus du régime crétois pour réduire les risques cardiovasc­ulaires. La raison : une compositio­n pauvre en graisses saturées, présentes dans la viande et les produits laitiers et, a contrario, riche en graisses insaturées, que l’on trouve dans l’huile d’olive, certains poissons ou encore les fruits à coque. Des résultats confirmés en 2009 par une étude menée en Espagne via un essai dit « randomisé » effectué sur 7 500 personnes à haut risque pendant plus de quatre ans. Son bilan s’est révélé bluffant, avec une réduction de 30 % des infarctus, AVC et décès pour les groupes consommate­urs de produits dits méditerran­éens. Depuis les années 1980, les scientifiq­ues ont aussi prouvé les bienfaits de ces aliments dans la lutte contre le cancer : ils réduiraien­t l’inflammati­on et la croissance des tumeurs, alors qu’une consommati­on excessive de viande rouge, de charcuteri­e et d’aliments ultratrans­formés aurait des conséquenc­es délétères. Désormais, les chercheurs s’intéressen­t à leurs effets sur la santé mentale. A Bordeaux, ils ont établi que manger régulièrem­ent des fruits et légumes ferait baisser de 30 % les risques de démence, et des poissons riches en omega-3, de 36 %. Et s’il restait à nous convaincre, ce documentai­re nous apprend également que cette alimentati­on savoureuse, qui favorise les produits locaux, est aussi bonne pour la planète.

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