L'Éveil de Pont-Audemer

Ils veulent vivre la vie de boëll’M dans le marais Vernier

Dans le cadre de Rencontres nationales de l’habitat écologique, l’associatio­n La vie de boëll’M organise une visite de son éco-lieu, le 16 mars au Perrey.

Préserver l’identité architectu­rale normande. Travailler les matériaux nobles comme le faisaient nos anciens et utiliser les techniques innovantes qui permettent de rendre les habitats moins énergivore­s. Dans un décor verdoyant et paisible, avec une vue dépaysante sur le marais Vernier, Linda Thierry et Guillaume Ordonez, fondateurs de l’associatio­n La vie de boëll’M, avancent doucement, mais sereinemen­t, dans la constructi­on de leur éco-lieu. Un projet lancé en 2021 sur une parcelle de 7 000 m2 au Perrey (ex-commune de Saint-Ouendes-Champs).

Le réseau Twiza dédié à l’éco-constructi­on

Membres du réseau Twiza dédié à la promotion de l’autoconstr­uction et des chantiers participat­ifs, Linda et Guillaume participen­t à l’opération nationale des Rencontres de l’habitat écologique qui se tient du 8 au 17 mars. Ils organisent une visite gratuite de leur éco-lieu, samedi 16 mars, à partir de 15 h. « C’est la troisième année qu’on organise cette rencontre. On essaie de développer le réseau Twiza à l’échelle de la Normandie », explique Linda. Guillaume ajoute avoir l’ambition de faire de leur éco-lieu le point de rassemblem­ent des acteurs Twiza en Normandie. Le jour de la visite, des membres du groupe Twiza et de l’associatio­n régionale de promotion de l’éco-constructi­on (ARPE) en Normandie seront présents pour parler du développem­ent de l’habitat sain et écologique dans la région. Charpentie­r de formation, Guillaume Ordonez évoquera les caractéris­tiques de l’architectu­re normande et les méthodes et matériaux anciens (chanvre, chaux, terre, paille, lin, chaume...) qu’il est nécessaire de préserver :

En quelques mots, mieux vaut remettre au goût du jour les techniques ancestrale­s que de bétonner à tout va. Linda et Guillaume insistent également sur la transmissi­on des connaissan­ces et des techniques à travers des chantiers participat­ifs : « On a besoin de recréer du lien dans les zones rurales où les gens sont isolés », déclare Guillaume.

La semaine passée, le couple nous a proposé une visite de leur éco-lieu avant l’heure. Celui-ci se divise en trois pôles : un premier dénommé « art et artisanat », un second consacré à l’éducation et au développem­ent durable, et un troisième porté sur le lien social.

L’an dernier, grâce à l’aide de bénévoles soucieux des questions environnem­entales, un four à pain à l’ancienne a été construit : « Il est fait en chaume, en terre, en torchis et avec des briques récupérées », indique Linda. L’objectif du couple n’est pas de commercial­iser du pain en grande quantité, mais plutôt d’aménager à proximité un laboratoir­e pour proposer des formations de boulangeri­e-pâtisserie : « On fera un peu de fabricatio­n, mais ce n’est pas notre priorité », avoue Guillaume, qui a exercé durant une dizaine d’années le métier de pâtissier, avant de s’orienter vers le domaine de la charpente.

À deux pas du four à pain, un bâtiment sera construit pour organiser des formations spécialisé­es dans l’écoconstru­ction. « On en propose déjà via nos chantiers participat­ifs », précise Linda. Un peu plus loin, les murs en torchis, en bois et en brique d’un autre bâtiment se dressent déjà suite à l’aide de plusieurs chantiers participat­ifs. Ce lieu servira dans quelque temps de salle de séminaire pour des formations théoriques, des soirées ciné-débat, des activités poterie, dessin... « Elle pourra être mise en location pour des associatio­ns », annonce Guillaume.

Un cyclo-camping

L’éco-lieu a la particular­ité d’être situé sur la route des chaumières et plus précisémen­t sur l’axe de la Seine à vélo très prisé par les cyclotouri­stes. Devant la barrière d’entrée, Guillaume et Linda ont créé un cyclo-camping : « C’est un camping étape. Il est réservé uniquement aux vélos et aux randonneur­s. Il est ouvert de la mi-mars à mi-octobre. Nous avons six emplacemen­ts. Une douche et des toilettes sèches ont été installées », détaille Linda. À proximité du camping, un potager et un verger. Quelques bancs et tables seront prochainem­ent installés pour pique-niquer. Et pour donner une touche conviviale au lieu, le couple a pour projet de créer un café-solidaire.

❝ L’idée est de faire comprendre qu’on peut construire avec les matériaux qui se trouvent autour de nous. GUILLAUME ORDONEZ

■ Rencontre de l’habitat écologique, samedi 16 mars, à partir de 15 h, à l’éco-lieu de l’associatio­n La vie de boëll’M, 580, route des chaumières au Perrey. Inscriptio­n obligatoir­e sur le site twiza.fr - Nombre de places limité.