L'Éclaireur (Vimeu Trois villes soeurs Vallee de la Bresle)

Une altercatio­n entre les membres d’un équipage

-

En janvier 2023, un chalutier tréportais est à la coquille en Baie de Seine.

Le soir, les trois membres d’équipage logent dans un gîte à Genneville (14). Il y a là le capitaine du navire, un homme de 43 ans, et deux matelots. Le 19 janvier, avant de gagner leur gîte, ils s’arrêtent dans un bar, où ils consomment quelques bières. Puis, ils continuent de boire dans le gîte et la tension monte entre le capitaine et l’un des deux matelots. Et alors que le troisième homme sort pour passer un coup de fil, le capitaine assène des coups de poing et des coups de pied. Il le reconnaît à la barre du tribunal de Dieppe et explique que ce « pétage de plombs » intervient après une longue période de tensions dues à des bruits colportés par la victime. « Ce soir-là, il m’a dit des mots qui m’ont déplu ».

« Il n’a pas pu reprendre la mer »

Le matelot se verra attribuer dans un premier temps une ITT (Incapacité totale de travail) de trois jours, mais son avocat, Me Tomë, souligne que plus de 18 mois après les faits, son client n’a toujours pas pu reprendre la mer. Il doit travailler en usine, ce qui ne correspond pas à ses aspiration­s.

Pour Me Capitaine, qui défend le prévenu, ce ne sont pas les coups qui sont à l’origine de cette impossibil­ité, mais le fait que dans le milieu de la pêche où tout le monde se connaît, plus personne ne voudrait embarquer ce matelot à cause de ses travers.

Suite aux faits du 19 janvier 2023, Me Tomë demande que son client puisse faire l’objet d’une expertise médicale et il réclame 1 000 euros de provision à valoir sur d’éventuels dommages et intérêts. Cela suscite la colère de Me Capitaine : « Ce n’est pas parce qu’on a pris quelques coups que l’on peut plaider n’importe quoi. Mon client a reconnu les faits et les assume. Mais la victime aggrave les faits pour monnayer ».

Le juge accorde l’expertise médicale et renvoie l’affaire au 3 mai pour les intérêts civils. Pour le pénal, il prononce une peine de 1200 euros d’amende dont 700 assortis du sursis et fixe à 600 euros le montant de la provision accordée à la victime.

Newspapers in French

Newspapers from France