Feuillet Hebdo de la Revue Fiduciaire
Les comptes annuels d'une fondation ne sont pas forcément accessibles
CE 7 octobre 2022, n° 443826
Une association souhaitait avoir accès aux comptes annuels des exercices 2016 et 2017 d'une fondation d'entreprise.
Certes, la loi prévoit qu'il est possible d'obtenir les comptes de tout organisme de droit privé ayant reçu une subvention publique (loi 2000-321 du 12 avril 2000, art. 10, al. 7). Cependant, aucune subvention n'avait été versée à cette fondation en 2016 et 2017. Le tribunal administratif a donc repoussé la demande de l'association
Le Conseil d'état a validé cette décision en rappelant que les documents administratifs de personnes privées non investies d'une mission de service public ne peuvent pas être communiqués si la communication porte atteinte à leur vie privée (CRPA art. L. 300-2 et L. 311-6). Pour le Conseil d'état, cette protection s'applique aux documents relatifs au fonctionnement interne des personnes morales de droit privé, sous réserve de règles spécifiques contraires.
Le dirigeant riposte en réclamant à la banque des dommages et intérêts équivalant aux sommes qu'elle lui demande. Il se fonde sur le comportement fautif de la banque lors de la conciliation et s'appuie sur des mails adressés par la banque durant cette procédure.
Le dirigeant est débouté et la Cour de cassation rappelle que toute personne participant à la procédure de conciliation est tenue à une obligation de confidentialité (c. com. art. L. 611-15). Cette obligation ne s'applique pas, précise la Cour, qu'à l'égard des tiers, mais également entre les parties à la procédure.
RF 2020-1, § 959