Feuillet Hebdo de la Revue Fiduciaire
Une salariée licenciée pour défaillance dans ses fonctions de DPO saisit la CNIL
Dans l’affaire soumise au Conseil d’état, une salariée recrutée en qualité de DPO avait été licenciée en raison de défaillances dans l’exercice de ses fonctions. En effet, son employeur lui reprochait :
- l’absence de production d’une feuille de route ;
- des alertes de non-conformité au RGPD répétées, non motivées et non documentées ;
- un défaut de réponse aux questions des salariés ;
- un manque de disponibilité délibéré ;
- le non-respect des chaînes hiérarchiques de l’entreprise ;
- et la prise de congés sans en avertir en temps utile sa hiérarchie.
La salariée n’avait d’ailleurs pas obtenu le taux maximal de sa prime de performance.
Elle avait alors saisi la CNIL d’une plainte en faisant valoir que son employeur n’avait pas respecté les dispositions du RGPD protégeant son indépendance en la licenciant et en ne lui octroyant pas le taux maximal de la prime de performance, mais aussi en lui donnant des instructions en sa qualité de DPO. La salariée reprochait également à son employeur de ne pas lui avoir fourni les ressources nécessaires à l’exercice de sa mission, contrairement à ce qu’exige le RGPD.
L’employeur s’était défendu sur chacun de ces points. Il avait notamment souligné que si la salariée n’avait pas eu de prime de performance au taux maximal, c’était parce qu’elle ne satisfaisait pas pleinement aux exigences liées à sa fonction de DPO, pas pour la sanctionner. Enfin, l’employeur soutenait avoir octroyé d’importantes ressources à la salariée.
La CNIL avait refusé de donner suite à la plainte de la salariée. En d’autres termes, elle n’avait pas poursuivi l’employeur pour manquement au RGPD. Selon elle, l’exigence de protection de l’indépendance fonctionnelle du DPO n’interdisait pas à l’employeur de reprocher à la salariée des carences dans l’exercice de ses fonctions ainsi que le non-respect de règles internes à l’entreprise.