Sécheresse sévère: les agriculteurs serbes craquent
La récolte des tournesols et du maïs a déjà commencé dans certaines ré‐ gions de Serbie. C’est beaucoup plus tôt que d’ordinaire et cela s’explique par le grave épisode de sécheresse que traverse le pays.
À Subotica, c’est la troisième an‐ née consécutive que la région est tou‐ chée. La récolte de maïs devrait être trois fois inférieure à la normale en cette saison.
Tomica Vojnić, agriculteur de Ta‐ vankut, détaille : "Vous voyez, il y a beaucoup de terres stériles. Beau‐ coup d'entre eux n'ont pas d'épis du tout, ou alors, ils sont très petits..."
Dans cette ville au nord de la Ser‐ bie, les habitants s’approvisionnent en eau avec leur propre leur puits et le seul réservoir d'irrigation possible est la rivière Krivaja.
L'agriculteur poursuit : "Il n'y a pas d'eau dans nos puits. Nos récoltes dé‐ pendent donc uniquement de la fa‐ çon dont Dieu ajoutera de l'eau du ciel. Beaucoup de gens, comme cela s'est vu l'année dernière et cette an‐ née, vendent une partie de leurs ma‐ chines, une partie de leurs terres afin de rembourser des prêts, de payer des baux."
Une situation désastreuse
Miroslav Matković, de l'Associa‐ tion des agriculteurs de Subotica ex‐
Tournesols flétris dans un champ près du village de Conoplja, à 150 kilomètres au nord-ouest de Belgrade, Serbie, mardi 9 août 2022. plique : "Si l'État ne fait rien, nous au‐ rons tous des problèmes." Il n’en n’est pas à son premier coup d’essai pour tenter de se faire entendre des pou‐ voirs publics. Aujourd’hui, il se dit las d’une précarité toujours plus grande.
Pour le moment, toutes les mani‐ festations d’agriculteurs sont restées lettre morte.
À Subotica, la sécheresse est à l'origine d'affrontements politiques avec des pouvoirs de la ville qui as‐ surent de leur côté lutter contre la dé‐ sertification en investissant dans un système hydraulique régional.