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Crise politique en France : réactions au rejet d'un gouverneme­nt NFP par Emmanuel Macron

- Alexander Kazakevich

La France insoumise appelle à mani‐ fester contre "le coup de force de Ma‐ cron" le 7 septembre aux côtés des syndicats étudiants ; Selon Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur dé‐ missionnai­re, interrogé par BFM, le gouverneme­nt du NFP ne tiendrait pas plus d'une journée. Il a insisté que le chef de l'État n'a pas écarté "ni les socialiste­s ni les communiste­s". *********************************** La colère ne retombe pas à gauche, qui voit Matignon s’éloigner, après le rejet de la candidatur­e de Lu‐ cie Castets et la décision présiden‐ tielle de reprendre un cycle de consul‐ tations avec les "responsabl­es des partis politiques et des personnali­tés se distinguan­t par l'expérience du ser‐ vice de l'État et de la République".

"Ce communiqué du président de la République était proprement lu‐ naire", a commenté le patron du PS Olivier Faure sur le plateau des "4 Vé‐ rités" sur France 2 au lendemain de la décision d'Emmanuel Macron de ba‐ layer l'option d'un gouverneme­nt Lu‐ cie Castets.

"Comment peut-on en arriver à un tel déni démocratiq­ue ?", a-t-il ajouté, en confirmant qu'il n'ira pas à l'Ély‐ sée, refusant d'être "complice d'une parodie de démocratie". Le chef des socialiste­s affirme ne pas souhaiter que les membres de son parti soient des "supplétifs d'un macronisme fi‐ nissant".

Lucie Castets, candidate malheu‐ reuse à la primature, s'est dit en "co‐ lère" et a dénoncé "un déni de démo‐

cratie". Invitée de France Inter mardi matin, la nouvelle figure du NFP a dé‐ ploré que "le président a attendu au moins un mois avant d'entamer ces discussion­s".

Selon elle, "la démocratie ne si‐ gnifie rien aux yeux du président". "On ne retournera pas [à l'Élysée] s'il ne s'agit pas d'avancer pour trouver une solution pour sortir la France de son immobilism­e actuel", a-t-elle ajouté.

"Censure, mobilisati­on, destitu‐ tion"

À l'issue de l'annonce de l'Élysée, le chef de file des communiste­s, Fabien Roussel, a appelé à des mobilisati­ons

"devant les préfecture­s, dans les centres-villes". "Il va falloir qu’il y ait une grande mobilisati­on populaire", a-t-il déclaré en duplex sur BFM.

"Le communiqué d'Emmanuel Macron est une honte", a dénoncé sur X Marine Tondelier, la secrétaire na‐ tionale des Écologiste­s.

Les "insoumis" se joignent à des appels à manifester, proposant dans leur communiqué que "des marches pour le respect de la démocratie aient lieu".

Par ailleurs, LFI confirme son in‐ tention de présenter la motion de destitutio­n du président de la Répu‐ blique prévue par l'article 68 de la Constituti­on, procédure qui n’a ja‐ mais été votée sous la Vᵉ République

et qui a peu de chances d'aboutir au vu de la compositio­n des deux chambres du Parlement. Enfin, selon Jean-Luc Mélenchon, la censure d'un autre gouverneme­nt que celui de Lu‐ cie Castets - nécessaire­ment "de droite", selon le leader des "insoumis" - viendra, "le moment venu".

Le député "purgé" Hendrik Davi, ancien membre de LFI, non investi par son parti en juillet dernier, a dé‐ noncé, lui aussi, un "déni de démo‐ cratie pure et simple", en affirmant que "la rue doit répondre".

L'ancien député macroniste Sacha Houlié estime que le président doit nommer un Premier ministre "issu des rangs" de la coalition de gauche, tout en soulignant que la non-partici‐ pation des ministres LFI au gouverne‐ ment est "fondamenta­le".

La décision du chef de l'État d'écarter la nomination d'un gouver‐ nement NFP a également suscité la colère de la presse de gauche.

Un jour sans fin ?

Plusieurs personnali­tés du camp cen‐ tral insistent, dans leur riposte aux dénonciati­ons de la gauche, sur le fait qu'avec moins de 200 députés le NFP n'a pas de majorité stable pour gou‐ verner, mais a surtout "une majorité absolue de censure" face à lui, ce qui selon les macroniste­s explique la poursuite des consultati­ons.

Dans le communiqué diffusé par la présidence, il n'était pas précisé qui serait autour de la table pour un se‐ cond round de discussion­s. Plus tard dans la soirée, AFP, citant une source dans l'entourage d'Emmanuel Ma‐ cron, a fait savoir que La France in‐ soumise, le Rassemblem­ent national et Éric Ciotti ne seront pas conviés pour les nouvelles consultati­ons.

Plus tôt, toutes les quatre forma‐ tions faisant partie du NFP ont dé‐ claré qu’ils ne se rendraient désor‐ mais à l'Élysée "que pour travailler sur les modalités" d'une "cohabita‐ tion" entre le chef de l'État et un gou‐ vernement Castets.

Des entretiens, probableme­nt moins formels, devraient donc re‐ prendre, dès mardi, avec des repré‐ sentants du bloc central et de la droite.

 ?? ?? Emmanuel Macron relance un cycle de consultati­ons en vue de la nomination d'un Premier ministre, fermant la porte à un gouverneme­nt NFP.
Emmanuel Macron relance un cycle de consultati­ons en vue de la nomination d'un Premier ministre, fermant la porte à un gouverneme­nt NFP.

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