Crise politique en France : réactions au rejet d'un gouvernement NFP par Emmanuel Macron
La France insoumise appelle à mani‐ fester contre "le coup de force de Ma‐ cron" le 7 septembre aux côtés des syndicats étudiants ; Selon Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur dé‐ missionnaire, interrogé par BFM, le gouvernement du NFP ne tiendrait pas plus d'une journée. Il a insisté que le chef de l'État n'a pas écarté "ni les socialistes ni les communistes". *********************************** La colère ne retombe pas à gauche, qui voit Matignon s’éloigner, après le rejet de la candidature de Lu‐ cie Castets et la décision présiden‐ tielle de reprendre un cycle de consul‐ tations avec les "responsables des partis politiques et des personnalités se distinguant par l'expérience du ser‐ vice de l'État et de la République".
"Ce communiqué du président de la République était proprement lu‐ naire", a commenté le patron du PS Olivier Faure sur le plateau des "4 Vé‐ rités" sur France 2 au lendemain de la décision d'Emmanuel Macron de ba‐ layer l'option d'un gouvernement Lu‐ cie Castets.
"Comment peut-on en arriver à un tel déni démocratique ?", a-t-il ajouté, en confirmant qu'il n'ira pas à l'Ély‐ sée, refusant d'être "complice d'une parodie de démocratie". Le chef des socialistes affirme ne pas souhaiter que les membres de son parti soient des "supplétifs d'un macronisme fi‐ nissant".
Lucie Castets, candidate malheu‐ reuse à la primature, s'est dit en "co‐ lère" et a dénoncé "un déni de démo‐
cratie". Invitée de France Inter mardi matin, la nouvelle figure du NFP a dé‐ ploré que "le président a attendu au moins un mois avant d'entamer ces discussions".
Selon elle, "la démocratie ne si‐ gnifie rien aux yeux du président". "On ne retournera pas [à l'Élysée] s'il ne s'agit pas d'avancer pour trouver une solution pour sortir la France de son immobilisme actuel", a-t-elle ajouté.
"Censure, mobilisation, destitu‐ tion"
À l'issue de l'annonce de l'Élysée, le chef de file des communistes, Fabien Roussel, a appelé à des mobilisations
"devant les préfectures, dans les centres-villes". "Il va falloir qu’il y ait une grande mobilisation populaire", a-t-il déclaré en duplex sur BFM.
"Le communiqué d'Emmanuel Macron est une honte", a dénoncé sur X Marine Tondelier, la secrétaire na‐ tionale des Écologistes.
Les "insoumis" se joignent à des appels à manifester, proposant dans leur communiqué que "des marches pour le respect de la démocratie aient lieu".
Par ailleurs, LFI confirme son in‐ tention de présenter la motion de destitution du président de la Répu‐ blique prévue par l'article 68 de la Constitution, procédure qui n’a ja‐ mais été votée sous la Vᵉ République
et qui a peu de chances d'aboutir au vu de la composition des deux chambres du Parlement. Enfin, selon Jean-Luc Mélenchon, la censure d'un autre gouvernement que celui de Lu‐ cie Castets - nécessairement "de droite", selon le leader des "insoumis" - viendra, "le moment venu".
Le député "purgé" Hendrik Davi, ancien membre de LFI, non investi par son parti en juillet dernier, a dé‐ noncé, lui aussi, un "déni de démo‐ cratie pure et simple", en affirmant que "la rue doit répondre".
L'ancien député macroniste Sacha Houlié estime que le président doit nommer un Premier ministre "issu des rangs" de la coalition de gauche, tout en soulignant que la non-partici‐ pation des ministres LFI au gouverne‐ ment est "fondamentale".
La décision du chef de l'État d'écarter la nomination d'un gouver‐ nement NFP a également suscité la colère de la presse de gauche.
Un jour sans fin ?
Plusieurs personnalités du camp cen‐ tral insistent, dans leur riposte aux dénonciations de la gauche, sur le fait qu'avec moins de 200 députés le NFP n'a pas de majorité stable pour gou‐ verner, mais a surtout "une majorité absolue de censure" face à lui, ce qui selon les macronistes explique la poursuite des consultations.
Dans le communiqué diffusé par la présidence, il n'était pas précisé qui serait autour de la table pour un se‐ cond round de discussions. Plus tard dans la soirée, AFP, citant une source dans l'entourage d'Emmanuel Ma‐ cron, a fait savoir que La France in‐ soumise, le Rassemblement national et Éric Ciotti ne seront pas conviés pour les nouvelles consultations.
Plus tôt, toutes les quatre forma‐ tions faisant partie du NFP ont dé‐ claré qu’ils ne se rendraient désor‐ mais à l'Élysée "que pour travailler sur les modalités" d'une "cohabita‐ tion" entre le chef de l'État et un gou‐ vernement Castets.
Des entretiens, probablement moins formels, devraient donc re‐ prendre, dès mardi, avec des repré‐ sentants du bloc central et de la droite.