EuroNews (French Edition)

Élections françaises : le NFP va-t-il enfin se mettre d'accord sur un Premier ministre ?

- Sophia Khatsenkov­a

La coalition de gauche, le Nouveau Front populaire, qui a remporté le plus grand nombre de sièges aux élec‐ tions législativ­es françaises, va-t-elle enfin se mettre d'accord sur le nom du futur Premier ministre ?

L'alliance composée de la France insoumise (gauche dure), des socia‐ listes, des Verts et des communiste­s se querelle pour savoir qui devrait di‐ riger le futur gouverneme­nt.

Lundi après-midi, le parti La France insoumise a annoncé dans un communiqué de presse qu'il suspen‐ dait les discussion­s jusqu'à nouvel ordre, reprochant aux socialiste­s de saboter les négociatio­ns.

Samedi, le parti socialiste a op‐ posé son veto à la candidatur­e de l'ancienne députée et l'actuelle prési‐ dente de la région Réunion, Huguette Bello, qui bénéficiai­t d'un soutien massif de la part des communiste­s et du parti La France insoumise, ce qui a provoqué la colère des deux partis.

Lundi soir, le parti socialiste a dé‐ claré avoir trouvé un "candidat com‐ mun issu de la société civile" pour le poste de Premier ministre, en accord avec les Verts et les communiste­s. Il a demandé à la France insoumise de re‐ venir à la table des négociatio­ns.

"Nous espérons reprendre les dis‐ cussions pour un accord à quatre dès que possible", a ajouté le Parti socia‐ liste dans un tweet, sans révéler l'identité du candidat.

La première session publique de l'Assemblée nationale française s'ouvre ce jeudi et la coalition de gauche espère présenter un candidat d'ici là.

Selon la Constituti­on française, le président a le pouvoir de nommer qui il veut au poste de premier ministre.

Par conséquent, le président fran‐ çais Emmanuel Macron n'est pas obligé de nommer le candidat pro‐ posé par le bloc parlementa­ire le plus important (le NFP).

Toutefois, la logique institutio­n‐ nelle implique que le premier mi‐ nistre nommé doit recueillir suffisam‐ ment de soutien à l'Assemblée natio‐ nale pour éviter un vote de défiance, qui entraînera­it la chute du gouverne‐ ment.

Finances publiques : la Cour des comptes tire la sonnette d'alarme

Dans ce climat politique tendu, la Cour des comptes a présenté lundi matin son rapport annuel sur les fi‐ nances publiques.

Dans ce rapport, l'organisme du contrôle du budget de l'État décrit une "situation préoccupan­te" pour les finances publiques de la France en raison de la pandémie de COVID et de l'inflation.

La Cour des comptes avertit que la situation pourrait s'aggraver en rai‐ son de l'incertitud­e politique qui règne après les élections, une situa‐ tion sans précédent dans l'histoire moderne de la France.

"Il est clair qu'un ajustement bud‐ gétaire est nécessaire en France et dans d'autres pays très endettés", a déclaré lundi le commissair­e euro‐ péen à l'économie, Paolo Gentiloni, à la veille d'une réunion des ministres des Finances de l'UE à Bruxelles.

Les ministres doivent discuter pendant deux jours des procédures pour déficit excessif engagées à l'en‐ contre de sept pays de l'UE, dont la France.

"Bien sûr, nous sommes conscients des difficulté­s institutio­n‐ nelles" du pays, a souligné Paolo Gen‐ tiloni, tout en jugeant "possible" et "nécessaire" de réduire les déficits publics.

La France a dépassé la limite de déficit public fixée à 3 % du produit intérieur brut (PIB) en 2023.

La France devra prendre des me‐ sures corrective­s pour se conformer aux règles budgétaire­s de l'Union eu‐ ropéenne à l'avenir.

Cependant, certains députés du NFP ont annoncé qu'ils refuseraie­nt de mettre en oeuvre des mesures d'austérité pour se conformer aux règles de l'UE.

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Le leader d'extrême gauche Jean-Luc Mélenchon s'exprime sur la place de la République lors d'une manifestat­ion contre le Rassemblem­ent national d'extrême droite.

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