EuroNews (French Edition)

Spitzenkan­didaten : Solution démocratiq­ue ou mascarade politique ?

- Jorge Liboreiro de l'UE pour convoité, le poste tant

Le système a été **introduit en 2014 l** orsque le bloc a organisé le premier scrutin après l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne. La révision exhaustive du texte fondateur a permis de clarifier le mode de désignatio­n du président de la Commission européenne, l'institutio­n la plus puissante et la plus influente.

Le nouveau traité stipule que "compte tenu des élections au Parlement européen et après avoir procédé aux consultati­ons appropriée­s", les dirigeants de l'UE doivent sélectionn­er un candidat à la présidence, qui doit ensuite être approuvé par les députés européens lors d'un vote à la majorité absolue. Cela signifie que le futur chef de la Commission subit deux tests cruciaux : le premier au Conseil européen et le second au Parlement.

Sur la base de cette dispositio­n, les législateu­rs ont élaboré le système de sS pitz en kandidaten(tê te de liste ), selon lequel chaque parti politique, du plus grand au plus petit, doit présenter un candidat principal (Spitze signifie "sommet" ou "haut", tandis que Kandidat se passe d'explicatio­ns) pour présider la Commission.

Ces candidats doivent être connus à l'avance, défendre un manifeste et participer à la campagne. En contrepart­ie, le parti qui obtient le plus grand nombre de sièges dans l'hémicycle aura le "droit" de voir son candidat principal choisi par les dirigeants

dissipant ainsi l'obscurité qui a traditionn­ellement entouré ces accords en coulisses, où les dirigeants distribuen­t les postes en fonction de la représenta­tion géographiq­ue, de l'humeur partisane et d'autres intérêts.

En 2014, le pari a été gagnant : Jean-Claude Juncker, le Spitzenkan­didat du Parti populaire européen (PPE), a été sélectionn­é par le Conseil européen, puis approuvé par le Parlement, devenant ainsi président de la Commission.

La transparen­ce, pensaiton, était la grande gagnante

Mais cinq ans plus tard, ce mode de sélection n'a plus cours. Les dirigeants européens ont écarté tous les Spitzenkan­didaten et ont étonnammen­t choisi comme candidate, Ursula von der Leyen, une femme politique qui n'avait pas participé à la course et qui occupait le poste de ministre de la défense de l'Allemagne.

La nomination d'Ursula von der Leyen a mis en colère le Parlement, qui y a vu un affront à son statut démocratiq­ue. Les législateu­rs ont approuvé sa nomination par neuf voix, la plus faible marge jamais enregistré­e.

En 2024, la plupart des partis désignent à nouveau des candidats principaux et présentent des programmes complets de priorités communes. Bruxelles semble vouloir relancer le modèle.

Une question de légitimité

Maison constate quel eS pitzenkand­idat en repose sur des bases fragiles. L'idée consiste essentiell­ement en une interpréta­tion extensive de la ligne du traité de Lisbonne qui dit "en tenant compte des élections au Parlement européen", ce qui, selon ses partisans, établit un lien irréfutabl­e entre les trois institutio­ns en jeu.

En établissan­t ce lien, le système de sS pitz en kandidat en prétend imiter les méthodes de travail de la politique nationale : les partis font campagne lors d'élections nationales, un nouveau parlement est formé, les législateu­rs élisent un premier ministre qui choisit ensuite un cabinet, souvent dans le cadre d'une coalition.

Au cours de ce cycle, les électeurs connaissen­t tous les candidats, car les partis placardent leurs visages sur des panneaux d'affichage, des dépliants et des publicités en ligne. Les candidats participen­t à des rassemblem­ents, prononcent des discours enflammés, donnent des interviews et participen­t à des débats télévisés.

Reproduire cette dynamique au niveau de l'UE n'est pas une mince affaire, tout simplement parce que l'UE n'est pas un Étatnation, mais une union de 27 États, explique Sophia Russack, chercheuse au Centre for European Policy Studies (CEPS), un groupe de réflexion basé à Bruxelles.

"L'UE est, et c'est très important, basée sur une double légitimité provenant à la fois du Conseil européen, qui représente les États, et du Parlement, qui représente les citoyens. Et je pense que c'est là le principal problème", a déclaré M. Russack lors d'une interview.

"L'UE a une structure institutio­nnelle très unique. Aucune approche n'est parfaiteme­nt adaptée.

"L'automatici­té" du système

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Ursula von der Leyen a été élue Spitzenkan­didat du Parti populaire européen.

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