Un travail mené «pour l’ensemble de la population»
Réunie mardi dernier, la commission intercommunale d’accessibilité a permis de faire un état des lieux à Évreux. Si les choses avancent en la matière, du travail reste encore à mener, en lien avec les associations.
La commission intercommunale d’accessibilité s’est réunie mardi dernier autour de Francine Maragliano, adjointe au maire et conseillère communautaire déléguée, en charge des questions d’accessibilité et de handicap. « On n’est pas dans un monde parfait, des choses dysfonctionnent encore, il y a encore des choses qui ne vont pas, on a fait des erreurs. On est capable de tout entendre. Ensemble, nous pouvons tout », a-t-elle adressé à la soixantaine de personnes présentes, des agents de la collectivité bien sûr, mais également de nombreux partenaires, élus, représentants d’associations d’usagers et de personnes en situation de handicap, etc.
Inclusion pour tous
Les travaux de la commission intercommunale d’accessibilité permettent de préparer les délibérations soumises au vote des élus d’Évreux Portes de Normandie, mais aussi de rédiger un rapport faisant l’état des lieux de l’accessibilité du territoire (essentiellement d’Évreux), des bâtiments, mais aussi de la voirie, des espaces publics et des transports. « L’objectif est d’améliorer le parcours et l’inclusion des personnes handicapées, mais aussi le public âgé en perte d’autonomie. Contrairement aux idées reçues, il ne s’agit pas d’une minorité de citoyens. Le travail mené dans nos commissions d’accessibilité concerne l’ensemble de la population. D’un public spécifique, on en fait une inclusion pour tous », affirme Francine Maragliano.
Les associations consultées
Au chapitre des travaux d’accessibilité menés et terminés en 2023 sur les établissements recevant du public, citons la crèche Madiba à Nétreville, la haltegarderie et la crèche municipale de La Madeleine, les mairies annexes de Navarre, La Madeleine et Saint-Michel, les centres de loisirs Rochereuil, Trangis et Victor-Hugo, le gymnase JeanMoulin et l’espace jeunes de La Madeleine. Des boucles à induction magnétique portatives pour personnes malentendantes ont été installées dans différents bâtiments municipaux.
« Dans chaque chantier, la question de l’accessibilité est intégrée », note Julien Boscher, responsable du pôle Santé handicap des deux collectivités. C’est le cas, pour ceux qui démarrent prochainement, de l’extension et de la réhabilitation de la maison de quartier Saint-Michel (septembre 2024) et du centre aquatique (janvier 2025). Les concertations menées avec des associations et des personnes en situation de handicap ont permis d’aller «au-delà de la norme et de faciliter l’accessibilité pour tous, les personnes en situation de handicap et les familles », précise Lucie Foulon, du service de l’architecture et des bâtiments. « On s’est situé très en amont sur ce projet, sur l’enjeu de la signalétique. avec un arbitrage pas simple à mener, du beau face à l’utile », poursuit Julien Boscher.
Des encombrants encombrants
Les travaux de voirie prennent en compte, eux aussi, la mobilité des personnes handicapées. À l’exception, peut-être, souligne François Malleret, directeur adjoint au Nouvel hôpital de
Navarre, « d’un public souvent oublié, celui qui souffre d’un handicap psychique». Autre lacune soulevée : la présence des encombrants sur les trottoirs, désormais enlevés sur rendez-vous à date variable. « Cela pose un réel problème de mobilité », constate une participante.
Les chantiers d’espaces verts, notamment les aires de jeux pour enfants, n’échappent pas aux questions d’accessibilité. Les associations seront consultées pour l’aménagement d’un nouveau parc, à l’endroit des anciens immeubles Lopofa de Nétreville. La ferme pédagogique de Navarre doit faire l’objet d’une réorganisation pour améliorer l’accès, le stationnement et les déplacements. Face au stade Jean-Bouin, les échelettes d’accès à la voie verte vont être supprimées et remplacées par une rampe accessible. Dans le jardin botanique, le nouveau jardin aux oiseaux sera accessible depuis le parking du conservatoire ; la glacière, qui fera l’objet de travaux de réaménagement pour permettre sa réouverture, bénéficiera d’un belvédère audessus, accessible via une rampe aménagée. « L’inclusion est un sujet important, intégré à notre réflexion d’aménagement », observe Olivier Bourhis, responsable des Espaces verts.
Un point sur les transports, les services à la personne et l’accessibilité numérique a également été fait lors de cette réunion. «En termes d’accessibilité, on est passé de la théorie à la pratique», constate Francine Maragliano. Même si, on le voit, beaucoup reste encore à accomplir.