Challenges

L’ex-patron de Cityscoot veut croire à un nouveau départ

- L. H.-K.

Cityscoot et ses scooters bleu et blanc vont-ils disparaîtr­e des rues de Paris? La question se pose alors que le spécialist­e des deuxroues électrique­s partagés a été placé en redresseme­nt judiciaire en novembre et que le tribunal doit trancher sur son avenir le 6 février. Parmi les deux candidats au sauvetage, un invité surprise : le fondateur et ex-dirigeant Bertrand Fleurose. Depuis deux mois, il multiplie les appels à l’aide sur LinkedIn. Débarqué il y a près de deux ans par les nouveaux actionnair­es, l’ex-trader croit encore au potentiel de son ancienne startup, qui n’a pourtant jamais trouvé son modèle. Plombée par une flotte vieillissa­nte et la crise sanitaire, sa perte a atteint 15 millions d’euros en 2022, pour un chiffre d’affaires équivalent.

En découvrant début novembre l’annonce de la cessation de paiements de Cityscoot, Bertrand Fleurose voit rouge. L’amertume liée à son départ forcé n’est pas digérée. Il prend alors son clavier et étale sa frustratio­n dans une longue publicatio­n sur LinkedIn. Quelque 900000 vues plus tard, galvanisé par les réactions de son réseau, l’entreprene­ur décide de reprendre Cityscoot. « Ce post a tout déclenché, confie-t-il. Je ne fais pas ça pour écrire une belle histoire, mais parce que je sens qu’il y a un alignement des planètes. » Stationnem­ent devenu payant pour les deux-roues thermiques à Paris, disparitio­n des trottinett­es électrique­s en libre-service, recul du télétravai­l… Bertrand Fleurose croit que Cityscoot peut atteindre la rentabilit­é pour la première fois en dix ans d’existence. « Je ne veux pas que la boîte coule à dix mètres de la ligne d’arrivée », martèle-t-il. Mais pour reprendre 90 % des salariés, le quinquagén­aire peine à boucler l’enveloppe de 6 à 8 millions d’euros. Le 22 janvier, il a dévoilé un nouveau post LinkedIn pour mobiliser ses contacts. Quelques heures après, des discussion­s avec d’autres entreprene­urs prêts à investir se sont débloquées. Mais le temps presse. Le leader européen Cooltra a aussi déposé une offre de reprise avec un but : absorber l’activité de Cityscoot.

 ?? ?? Bertrand Fleurose, ancien PDG et créateur de Cityscoot. L’entreprene­ur veut rassembler 6 à 8 millions d’euros avant le 6 février pour reprendre la société placée en redresseme­nt judiciaire.
Bertrand Fleurose, ancien PDG et créateur de Cityscoot. L’entreprene­ur veut rassembler 6 à 8 millions d’euros avant le 6 février pour reprendre la société placée en redresseme­nt judiciaire.

Newspapers in French

Newspapers from France