La fin des petits arrangements avec les candidats libres
Depuis plusieurs années, un vent de révolte soufflait sur le monde des prépas: certaines écoles privées hors contrat étaient soupçonnées de gonfler leurs résultats grâce à l’inscription forcée en « candidats libres » d’élèves jugés moins performants. Intérêt pour ces établissements: les faire sortir des effectifs à partir desquels sont calculés leurs pourcentages de réussite. Un usage avéré, puisque, selon les chiffres de la Banque commune d’épreuves (BCE), il y avait 465 candidats libres dans toute la France en 2019. Consciente du problème, la BCE a pris depuis 2020 des mesures fortes: dans le règlement du concours, les étudiants doivent faire une « déclaration honnête » précisant qu’ils sont sans établissement. « Les informations fournies par le candidat doivent être exactes et sans omission, elles engagent sa responsabilité. Toute déclaration erronée ou mensongère expose le candidat à des conséquences pouvant aller jusqu’à l’exclusion du ou des concours présentés et à la perte du bénéfice éventuel de l’admission dans une école » indique le règlement. Depuis la rentrée 2022, la BCE demande aussi aux établissements de préciser le choix des parcours ECG pour chaque élève présenté. Ces règles ont porté leurs fruits. Le nombre de candidats libres a fondu à 242 en 2020, puis 73 en 2023 (sur un total de 8842).
« Pour l’inscription au concours 2024, nous demandons en outre une déclaration sur l’honneur aux candidats qui s’inscrivent sans établissement, précise Christian Chenel, directeur des admissions et concours à la Chambre de commerce et d’industrie de Paris Ile-de-France, l’objectif étant de limiter encore plus, si ce n’est d’éradiquer ce phénomène. Mais le mieux serait que les prépas hors contrat s’autorégulent ».