En cure de jouvence
Malmené durant la crise du Covid, le secteur reprend de la vigueur, porté par des groupes qui modernisent leur offre pour attirer une nouvelle clientèle.
Chaque année, 50 000 personnes font une cure à Balaruc-les-Bains, ce qui fait de la station thermale installée sur les rives de la lagune de Thau, face à Sète, la première de France. Ici, pas de thermes figés dans un autre siècle. En 2015, un nouveau bâtiment aux lignes épurées est sorti de terre, avec des installations à la pointe de l’innovation. Si le site est géré par une société publique locale d’exploitation, il devient pourtant l’exception. Car faute de moyens, de nombreuses communes confient désormais la gestion des établissements (environ 110 en France) à des acteurs spécialisés. Un nouvel écosystème transforme progressivement le secteur, accompagné par l’Etat qui a lancé un plan de soutien et de développement du thermalisme en 2022.
Avec 19 sites, la Chaîne thermale du soleil fait la course en tête. Valvital (15 centres) se distingue avec l’ouverture d’un complexe à Nancy l’année dernière, combinant centre thermal et espace aqualudique. De son côté, le groupe landais Arenadour tisse sa toile dans l’Hexagone avec la reprise des sites d’Amnéville (Moselle) en 2021 puis de Bagnèresde-Luchon (Haute-Garonne) en 2023, tandis que France Thermes peut notamment s’appuyer sur Bagnoles-de-l’Orne et Vichy, tombé dans son escarcelle en 2019. Pour faire oublier un univers médicalisé, les rénovations vont bon train et se doublent désormais de nouveaux espaces de bien-être. A Bagnèresde-Luchon, Arenadour a engagé de colossaux travaux qui s’achèveront ce printemps, avec la restructuration des thermes et la création d’un spa. Le groupe prépare également la réouverture du site des Fumades (Gard), métamorphosé. A Vichy, la reconfiguration des thermes, de l’hôtel et du spa – rebaptisés VY Resort Thermal & Spa – est en cours. Enfin, Valvital fignole la rénovation de Royat-Chamalières (Puy-de-Dôme).
En parallèle, les offres complémentaires aux cures médicalisées de dix-huit jours (prescrites par un médecin et partiellement prises en charge par l’Assurance maladie) se multiplient, avec des programmes courts orientés davantage vers le bien-être et accessibles à tous. Balaruc-lesBains a lancé des escales thermales de cinq jours. Valvital ou Arenadour ont également pris le virage des « cures libres », avec des appellations attrayantes (santé et nutrition, antistress, beauté ou minceur…). Et cette année, la Chaîne thermale du soleil innove avec des cures associées à des randonnées, pour une « thérapie verte ». De quoi attirer une nouvelle clientèle, plus jeune et plus familiale…