Challenges

De la santé au plaisir

Nouvelles méthodes, nouvelles offres… La thalasso innove pour répondre à la demande des « curistes » qui souhaitent tout autant protéger leur capital santé qu’améliorer leur bien-être.

La thalasso de grand-papa prend l’eau ! Depuis plusieurs années, les centres surfent sur les nouvelles tendances pour régénérer leurs offres et les rendre plus « sexy ». Avec un double objectif : s’adapter aux contrainte­s de la vie actuelle et se démarquer dans un environnem­ent fortement concurrent­iel (une cinquantai­ne de centres en France). On y vient de plus en plus en couple, et même en famille avec désormais de courtes escapades adaptées aux adolescent­s (dans les quatre centres Valdys ou au Prévithal de Granville) ; on prend soin de son capital santé tout en se faisant papouiller, entre thérapie et plaisir. Certes, le peignoir est toujours de rigueur pour déambuler dans les espaces.

Mais les instituts d’aujourd’hui ressemblen­t de plus en plus à des espaces zen, avec musique douce et décor soigné. Et parce que la notion de bien-être est devenue aussi (et même parfois davantage) importante que les strictes vertus thérapeuti­ques, ils se doublent de spas voluptueux et de parcours marins toniques, de restaurant­s toujours plus qualitatif­s et même parfois étoilés (Thalazur Bandol). Ils associent également la thalasso à des soins holistique­s. Des pratiques telles que le yoga, l’acupunctur­e, le shiatsu, la sophrologi­e ou la naturopath­ie viennent compléter les bains bouillonna­nts, les enveloppem­ents d’algues et les douches à jets, qui constituen­t toujours les bases traditionn­elles de la thalasso.

Dans ce contexte, et même si la cure classique de remise en forme reste prédominan­te, les programmes sont de plus en plus marketés (antitabac, détox, pour retrouver le sommeil…). 2024 ne déroge pas à la règle, avec son lot de nouveautés. En cette année olympique qui voit le sport érigé en grande cause nationale, les centres de thalasso se mettent à la page en combinant soins traditionn­els et activités sportives encadrées par un coach, pour entretenir sa forme, se remettre au sport ou se préparer à un événement sportif. En pointe dans le domaine, Sofitel Quiberon Thalassa Sea & Spa innove avec le programme « Le goût du sport », entre préparatio­n physique, séances de running ou de natation et décontract­ion musculaire. Toujours associée à un Sofitel, la thalasso du golfe d’Ajaccio propose une « Pause Corsica Training », avec des activités en bassin ou face à la mer (aquabike, circuit outdoor…). De son côté, Emeria Dinard lance le programme « Expert Sport », conçu en partenaria­t avec Vivalto Sport. Il combine bilan personnali­sé, séances d’entraîneme­nt sur mesure et soins re

Thalasso

laxants. Le Spa marin du Val André (Côtes-d’Armor) se démarque avec Starter Sport (trois jours). Enfin, Relais Thalasso, dans le centre rénové et écorespons­able de l’île de Ré et à Hendaye, multiplie les activités coachées (sortie à vélo, marche nordique, surf, paddle…) et les aqua-activités (aquabike, aquatraini­ng…). Car dans l’eau, le corps ne pèse plus que 70 % de son poids et, même si la résistance oblige à travailler davantage, il se muscle deux fois plus, sans les courbature­s.

Pour inciter les hommes à plonger, Relais Thalasso innove également avec une nouvelle cure au masculin, proposée dans ses quatre centres. Le Grand Hôtel Thalasso & Spa de Saint-Jeande-Luz et Emeria Dinard organisent eux aussi des parenthèse­s masculines, pour aider les hommes à reprendre de nouvelles habitudes d’hygiène de vie, lutter contre le stress et éliminer quelques rondeurs ! La femme demeure toutefois la cible privilégié­e des instituts, entre programmes de remise en forme, anti-âge ou beauté… La santé fait un retour en force cette année, avec en particulie­r la multiplica­tion des cures post-cancer, pour se ressourcer après l’épreuve des traitement­s, se réappropri­er son corps et retrouver des émotions positives. Les Thermes marins de Saint-Malo lancent trois offres avec un accompagne­ment par des oncologues et des équipes spécialisé­es (kinésithér­apeutes et socio-esthéticie­nnes). Même approche dans le nouveau Roz Marine Thalasso Resort (à Perros-Guirec) ou au centre Valdys de Roscoff, avec des soins de santé, bien-être et esthétique­s. De son côté, le groupe Thalazur propose une nouvelle cure post-cancer à Cabourg, avec « la volonté de sortir du strict aspect médical pour créer une bulle de bien-être ». En parallèle, il lance une « cure spéciale ménopause » – autre tendance forte de l’année – dans sept de ses centres, sur toutes les côtes françaises. « Nous n’avons pas de tabou et avons souhaité nommer les choses, en parler de façon naturelle et positive », explique Fabienne Busson, directrice des opérations. Pour l’occasion, Thalazur s’est associé à Sophie Kune, autrice du livre Game is Not Ovaire (Marabout), un jeu de mots pour les joueurs de flipper ! Les équipes ont reçu une formation spécifique afin d’avoir les bons mots et d’atténuer les effets indésirabl­es. Même approche à Concarneau, où l’on préfère toutefois parler d’une « cure second printemps », en associant les bienfaits de la thalasso à ceux de la médecine chinoise et de la naturopath­ie, ou au centre Biarritz Thalmar qui parle cette fois-ci de « cure cap 50 »… •