Rebelles envoûtantes
Le Théâtre équestre Zingaro de Bartabas célèbre la femme avec humour et poésie.
Après la culture yiddish puis les Irish Travellers, le troisième volet du Cabaret de l’exil de Zingaro célèbre les femmes persanes. Alors que ses Cantiques du corbeau idéalisaient l’origine de l’humanité, où les bêtes ne faisaient qu’un avec l’homme, Bartabas vante ici le temps des guerrières scythes. Quand la femme « régnait et dirigeait les affaires de l’humanité, debout sur sa monture, le visage découvert ». A bon entendeur… Rituel d’accueil des spectateurs à la bougie. Piste inondée aux reflets noirs puis rouges, sur laquelle évolueront chevaux, danseuses et écuyères. Quatre musiciennes aux instruments traditionnels, dont Firoozeh Raeesdanaee qui interprète des chants classiques persans. Création sonore, en live, de Catherine Pavet. Le fildefériste Stéphane Drouard évolue le visage recouvert d’un masque d’âne. On (dé)clame
les joies de la passion amoureuse. Et la magie opère.
Plaisir de retrouver la comédienne Perrine Mechekour. Les tournoiements envoûtants de la danseuse Sahar Dehghan nous transportent. Exaltation avec Eva Szwarcer dans une séquence exceptionnelle de capillotraction. Saisissant tableau au passage des caravanes d’exilés. Tout dénonce avec humour le sexe qui se croit fort, comme ces hommes enturbannés sur des ânes trop petits pour eux, ridicules face à des femmes au galop sur leurs chevaux, le poing levé. Telle la poésie guidant le peuple. •